Les Européens demandent à la Chine de ne pas interférer dans les sanctions visant la Russie

L’Union Européenne a demandé, vendredi, à la Chine de ne pas interférer dans les sanctions visant la Russie, décidées en riposte à son offensive militaire contre l’Ukraine.

C’est ce qui ressort des déclarations à la presse de responsables européens, à l’issue des pourparlers virtuels menés par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le président du Conseil européen, Charles Michel, et le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, avec le Premier ministre chinois, Li Keqiang.

« Nous avons clairement indiqué à la Chine qu'elle ne devrait pas interférer dans nos sanctions contre la Russie », a déclaré Von der Leyen.

Elle a ajouté que Pékin « a une influence sur Moscou », et exhorté le gouvernement chinois à « assumer sa responsabilité dans les efforts visant à mettre un terme à la guerre ».

La présidente de la Commission européenne a estimé que tout soutien de Pékin à Moscou ternirait « sérieusement » la réputation de la Chine en Europe.

De son côté, le président du Conseil européen, Charles Michel, a déclaré que l'Union européenne et la Chine « conviennent que la guerre en Ukraine menace la sécurité mondiale ».

Michel a ajouté lors d'une conférence de presse que « toute tentative de contourner les sanctions ou d’apporter un soutien à la Russie prolongera la guerre, ce qui entraînera davantage de pertes en vies humaines et un impact économique plus important ».

« Nous resterons également vigilants à toute tentative d'aider la Russie financièrement ou militairement, cependant les démarches et mesures positives prises par la Chine pour aider à mettre fin à la guerre, seront saluées par tous les Européens et la communauté internationale », a-t-il ajouté.

Rappelons que ces pourparlers sont les premiers entre les dirigeants de l'Union européenne et ceux de la Chine, depuis deux ans.

De son côté, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a réitéré aujourd'hui l'appel de son pays à des pourparlers de paix, soulignant que « les préoccupations légitimes de toutes les parties doivent être prises en compte ».

La Chine n'a pas condamné l'opération militaire russe contre l'Ukraine et a rejeté les pressions occidentales à cet effet. Pékin a demandé aux pays occidentaux de respecter les « préoccupations légitimes » de la Russie en matière de sécurité.

Début mars, le chef de la diplomatie chinoise a qualifié l’amitié entre son pays et la Russie de « solide comme un roc ».

Le 24 février dernier, la Russie a lancé une opération militaire en Ukraine, ce qui a provoqué une colère et de multiples réactions à l’échelle internationale, ainsi que l'imposition de sanctions financières et économiques inédites et des plus sévères à l'endroit de Moscou.

La Russie pose comme préalable, pour mettre un terme à son opération, le renoncement de l'Ukraine à ses plans d'adhésion à des entités et alliances militaires, dont l'Otan, et l’adoption d’un statut de « neutralité totale », ce que Kiev considère comme étant une « ingérence dans sa souveraineté ».

 

Source : AA

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