Mali : Le décès de Soumeylou Boubèye Maiga suscite émoi et indignation

La mort de l'ancien Premier ministre du Mali, Soumeylou Boubèye Maïga, décédé lundi, des suites d'une longue maladie dans une clinique à Bamako alors qu'il était détenu par la justice malienne, a suscité des réactions au Mali et dans la sous-région.
Dans un communiqué laconique, le gouvernement malien a fait part de son "profond regret" en annonçant le décès de Maiga "des suites d'une longue maladie".

De son côté, Tieman Hubert Coulibaly ancien ministre malien et membre du Cadre d'échange des partis et regroupements politiques pour une transition réussie a noté que « Soumeylou est finalement mort, fatigué d'attendre, d'espérer. Rongé par la maladie que ses geôliers ont laissée prospérer avec lucidité et cynisme ».

Pour sa part, le Président nigérien, Mohamed Bazoum, a indiqué avoir appris avec ''consternation la mort de Soumeylou Boubèye Maiga, ancien Premier ministre malien'' ajoutant que '' sa mort en prison rappelle celle du Président Modibo Keita en 1977 ''.

''Je pensais que de tels assassinats relevaient d’une autre ère'', a déclaré la même source avant de présenter ses condoléances à la famille et aux amis de l'illustre disparu.

Issoufou Mahamadou, ancien président du Niger, lui, a déclaré que '' le Mali et l'Afrique perdent en lui un homme d'Etat perspicace, capable d'analyses pointues notamment en matière de sécurité ''.

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) indique, de son côté, avoir appris "avec une grande tristesse" le décès de Soumeylou Boubèye Maïga à Bamako, adressant ses condoléances à sa famille, à ses proches et au peuple malien.

Soumeylou Boubèye Maiga était détenu, depuis le 26 août 2021, par la chambre d'accusation de la Cour suprême dans l'affaire de l'achat des équipements militaires et de l'avion présidentiel. Il était inculpé avec trois autres anciens ministres à savoir Bouaré Fily Sissoko de l'Economie et des Finances et Mahamadou Camara de la Communication et ancien directeur de cabinet du président Ibrahim Boubacar Keïta, accusés de « complicité de favoritisme ».

En 2013-2014, le vérificateur général avait noté, dans son rapport, la disparition de plus de 153 milliards de FCFA (274 millions de dollars ) et la dilapidation de plus de 20 milliards de FCFA (36 millions de dollars) dans l'achat de l'aéronef présidentiel et des équipements militaires.

Des audits de la Cour suprême et du Bureau du vérificateur général ont été menés et rendus publics à la demande du Fonds monétaire international (FMI). Les rapports d'enquête officiels ont établi des surfacturations de 40 milliards CFA (72 millions de dollars).

Soumeylou Boubèye Maiga avait été hospitalisé il y a environ trois mois, mais son évacuation sanitaire, en dépit des recommandations médicales, n’a jamais été permise par les autorités de transition.

Source : AA

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