Pekin suspend les commandes de pétrole et gaz russe, un coup dur pour Moscou

 La coopération entre la Chine et la Russie est mutuellement bénéfique pour les deux pays, tant sur le plan politique qu'économique. Pékin et Moscou se positionnent comme des forces majeures dans la confrontation avec l'Occident. La Chine, qui joue certainement le premier violon de cette alliance pour plaire à l'ego de Vladimir Poutine, qualifie la Russie de superpuissance et de partenaire égal. En même temps, la guerre contre l'Ukraine et les sanctions qui lui sont imposées par les pays occidentaux rendent une telle alliance extrêmement toxique pour la Chine.

 L'un des rares alliés restants de la Russie, la Chine, ne semble pas prête à souffrir de l'aventure effrénée de Vladimir Poutine en Ukraine.

 Jusqu'à récemment, Pékin se joignait souvent à Moscou pour opposer son veto aux projets de résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU initiés par les États-Unis et leurs alliés, mais ne l'a pas fait lors de la dernière réunion.

 Pour rappel, le 25 février, une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU a examiné une résolution condamnant l'agression russe contre l'Ukraine. avec une demande de retrait immédiat des troupes russes de l'Ukraine. Le projet de résolution, qui était présenté par les Etats-Unis et l’Albanie, a reçu 11 votes pour, 1 vote contre (Russie) et trois abstentions (Chine, Inde et Emirats arabes unis). La Russie, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité a un droit de veto.

 Non merci, ça ira.

 Aujourd'hui, les entreprises chinoises ont suspendu leurs achats de pétrole russe, et les plus grandes banques d'État chinoises restreignent l'achat de matières premières russes par peur de tomber sous le coup des sanctions internationales.

 Même si elle a besoin d'importantes quantités d'énergie, la Chine n'est pas dépendante des importations russes. Il est donc peu probable que Pékin change son approche pragmatique. Ayant aussi besoin d'accéder au système financier international, le secteur bancaire chinois ne prendra pas de risques pour la Russie.

 Il est important de noter que les exportations d'énergie n'ont pas encore fait l'objet de sanctions et que la Russie ne sera déconnectée du système financier international SWIFT qu'après un certain temps, mais certaines banques européennes ont déjà commencé à imposer des restrictions sur le financement du commerce des matières premières russes.

 La Russie de Poutine devient donc toxique pour la Chine, et il est fort possible que la Chine soit plus à l'aise de sacrifier une amitié fantomatique avec le paria mondial que de la maintenir au nom d'une confrontation géostratégique avec les États-Unis.

Omar Belaidi pour Maghreb Aujourd'hui

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