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- Le 22 Novembre 2024
La Première ministre estonienne Kaja Kallas a appelé l’Allemagne, lundi, à apporter un soutien militaire à l'Ukraine afin de faire face à la menace russe.
Dans une interview accordée au quotidien Bild, Kaja Kallas a déclaré que l'Ukraine avait besoin du soutien de ses partenaires pour renforcer sa capacité d'autodéfense contre de nouvelles agressions.
"Nous encourageons nos partenaires allemands à écouter les Ukrainiens. L'Ukraine a demandé de l'aide. Le pays a besoin d'aide pour son autodéfense contre l'agresseur", a-t-elle déclaré.
Kallas a imputé à la Russie la responsabilité de la récente escalade, et a déclaré que Moscou tentait de rétablir son influence politique et militaire sur ses voisins. "Nous espérons que la diplomatie et le dialogue pourront prévaloir, mais le risque d'un conflit est réel", a-t-elle averti.
Ses propos font écho à des avertissements similaires lancés ces dernières semaines par de hauts responsables politiques des pays d'Europe orientale, qui ont également demandé aux alliés de l'OTAN d'apporter un soutien militaire renforcé à l'Ukraine.
L'Allemagne a jusqu'à présent exclu de livrer des armes létales à l'Ukraine, soulignant la politique restrictive du pays en matière d'exportation d'armes, et faisant valoir que cela pourrait aggraver les tensions militaires et saper les efforts visant à trouver une solution diplomatique au conflit.
Elle avait annoncé qu'elle offrait 5 000 casques militaires de protection à l'Ukraine, une initiative qualifiée de "plaisanterie" par le maire de Kiev, Vitali Klitschko.
La semaine dernière, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a ouvertement critiqué l'Allemagne pour son refus de livrer des armes à l'Ukraine, tandis que le ministre letton de la Défense Artis Pabriks a fustigé la position "immorale et hypocrite" de Berlin.
L'Estonie souhaite envoyer des obusiers de fabrication allemande à l'Ukraine, mais elle n'a pas encore pu obtenir d'autorisation d'exportation de Berlin. Les autorités allemandes affirment que cette demande est actuellement en cours d'examen.
Outre son opposition aux livraisons d'armes, Berlin reste également réticent à bloquer le gazoduc controversé Nord Stream 2, bien que l'administration américaine et les membres orientaux de l'OTAN aient réclamé à plusieurs reprises une attitude plus sévère à l'égard de la Russie.
Sous pression, le chancelier allemand Olaf Scholz a récemment déclaré que tout serait remis en question, y compris le gazoduc Nord Stream 2, si la Russie venait à prendre de nouvelles mesures agressives contre l'Ukraine.
La plus grande économie de l'UE est fortement tributaire du gaz et du pétrole russes, et le projet du pays d'abandonner progressivement l'énergie nucléaire a encore accru cette dépendance. L'Allemagne importe près de 55 % de son gaz et environ 42 % de son pétrole de Russie.
Source : AA