RDC : La Suède et les Etat-Unis pour la poursuite de l'enquête sur le meurtre de deux experts de l'ONU

La Suède et les Etats - Unis ont appelé, dimanche, à la poursuite des enquêtes sur la mort, en 2017, de deux experts des Nations Unies - l’Américain Michael Sharp et la Suedo – chilienne Zaida Catalan – en dépit de la condamnation à mort de 51 personnes par la cour militaire, samedi à Kananga, dans le centre de la République démocratique du Congo (RDC).

« Il est crucial que l'enquête concernant les autres personnes impliquées continue de découvrir davantage la vérité et de rendre justice », a déclaré sur son compte Twitter, la ministre suédoise des Affaires étrangères, Ann Linde.

Elle a encouragé les autorités congolaises « à coopérer pleinement avec le mécanisme de l'ONU ».

De leur côté, les Etats Unis ont considéré que ce verdict constitue un pas important dans cette affaire. Cependant, ils estiment que l'enquête doit se poursuivre.

Ce verdict “est une première étape importante dans la découverte de la vérité, mais les autorités congolaises, en coopération avec le mécanisme de suivi des Nations Unies, doivent poursuivre leur enquête et suivre toutes les pistes possibles pour la justice soit rendue pleinement”, a déclaré l’ambassade des États- Unis dans un communiqué.

Les deux experts avaient été tués, en mars 2017, dans une localité de la province du Kasaï central, alors qu'ils enquêtaient sur des fosses communes liées au conflit armé qui avait éclaté dans la région après la mort du chef coutumier Kamwina Nsapu, tué par les forces de sécurité.

Ce conflit avait fait plus de 5 000 morts et des dizaines de milliers de déplacés entre septembre 2016 et mi-2017, d’après l’Eglise catholique et la société civile.

« Il reste encore plus de questions que de réponses malgré le verdict d’aujourd’hui », a estimé l’ONG américaine de défense des droits de l’homme, Human Right Watch (HRW).

« L’enquête et ce procès n’ont pas permis de révéler toute la vérité sur ce qu’il s’est passé. Les autorités congolaises, avec le soutien de l’ONU, devraient maintenant enquêter sur le rôle crucial que des hauts responsables ont pu jouer dans les meurtres », a déclaré Thomas Fessy, chercheur et représentant de HRW en RDC.

« La cour n’est pas remontée plus haut dans la chaîne de commandement, négligeant la responsabilité de l’Etat », a-t-il regretté. Selon la version des autorités congolaises, les deux experts avaient été exécutés dès le 12 mars 2017 par des miliciens de Kamwina Nsapu.

En juin 2017, un rapport remis au Conseil de sécurité de l'ONU estimait, par contre, que ce double meurtre était un « guet-apens prémédité » et n'excluait pas l'implication de membres de la sécurité d'État.

Durant le procès, il a été avancé que les miliciens Kamwina Nsapu avaient tué les experts pour se venger de l'ONU, lui reprochant de ne pas avoir empêché l'armée de les attaquer.

La justice militaire avait notamment rejeté la demande de comparution des autorités hautement placées de l’époque.

Le procès a été ouvert le 5 juin 2017. Parmi les 51 condamnés à mort, une vingtaine sont en fuite. Ils ont été jugés par contumace.

ls sont pour la plupart d'anciens miliciens Kamuina Nsapu, reconnus coupables, entre autres, de crimes de terrorisme, crimes de guerre par mutilation, meurtres, participation à un mouvement insurrectionnel.

Source : AA

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