La CEDEAO suspend le Burkina Faso de ses instances à la suite du coup d'Etat militaire

Les dirigeants de la Communauté économique des États de l'Afrique de l’ouest (CEDEAO) ont décidé vendredi, lors de leur sommet extraordinaire qui s'est tenu en virtuel, de suspendre le Burkina Faso de ses instances à cause de la situation marquée par un coup d'État depuis lundi dernier, ont annoncé plusieurs médias internationaux et burkinabè.

En plus de la suspension du Burkina Faso, la CEDEAO a prévu une mission militaire et civile à Ouagadougou, selon les mêmes sources dont « Radio Omega » citant des participants à ce sommet.

Une autre réunion est prévue le 3 février à Accra (Ghana) pour statuer sur la situation au Burkina Faso.

À l'ouverture des travaux, le président Ivoirien, Alassane Ouattara, a soutenu que « notre région est confrontée à une crise politique. Nous sommes réunis en session extraordinaire pour rechercher des solutions à cette nouvelle crise qui menace nos acquis démocratiques, économiques et notre modèle d’intégration ».

« La détérioration de la situation politique dans notre région devrait être un sujet de grande préoccupation pour nous tous. A cela s'ajoute l'environnement de sécurité complexe occasionné par les attaques terroristes et les pandémies, qui nous présente une situation toxique », a déclaré le président de la CEDEAO, Nana Addo Dankwa Akufo-Addo.

Il a expliqué que cette évolution « nous indique que tout le monde n'accepte pas la démocratie comme moyen de gouvernance préféré. Nous avons encore du travail à faire pour convaincre ces personnes que nous sommes tous plus en sécurité sous la démocratie ».

L'institution sous régionale composée de 15 nations avait déjà menacé le Burkina Faso aux premières heures du coup d'État qui a commencé par une mutinerie.

Peu avant l’ouverture du sommet, le chef de la diplomatie du Niger, Hassoumi Massaoudou, a déclaré à la chaîne France 24 que « nous sommes déterminés au niveau de la CEDEAO à faire en sorte que l’expérience de confiscation du pouvoir par une junte militaire soit un échec au Mali, au Burkina et partout ailleurs dans notre espace ».

Lors de sa première apparition médiatique à la télévision publique, jeudi soir, le président du Mouvement Patriotique pour la Sauvegarde et la Restauration (MPSR), Paul-Henri Sandaogo Damiba a appelé la communauté internationale à accompagner le Burkina Faso afin qu’il puisse sortir le plus rapidement possible de cette crise pour reprendre sa marche vers le développement.

« Je sais comprendre les doutes légitimes suscités par cette rupture dans la marche normale de l’État, mais je voudrais rassurer l’ensemble des amis du Burkina Faso que le pays continuera de respecter ses engagements internationaux, notamment en ce qui concerne le respect des Droits de l’Homme », a-t-il assuré.

Il a expliqué que les indicateurs de l'agenda de la junte demeureraient le niveau de restauration de l’intégrité du territoire confrontée à l’avancée du front terroriste depuis 2015.

« Je vous donne la ferme assurance que notre engagement n’a aucunement pour but de rétablir un ordre quelconque, mais s’inspire de l’ensemble des exigences légitimes du peuple Burkinabè », a-t-il dit.

Il a souligné que sous son règne les fondements de la Nation seront sauvegardés et les dossiers engagés sur le plan judiciaire seront souverainement conduits par les autorités ayant reçu compétence à cet effet.

« Lorsque les conditions seront réunies selon les échéances que notre peuple aura souverainement définies, je m’engage à un retour à une vie constitutionnelle normale », a-t-il dit.

Source : AA

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