Soudan: des organisations représentatives des médecins se retirent des hôpitaux de l'armée et de la police

Trois organisations représentatives des médecins au Soudan ont annoncé, ce mardi, leur retrait total des hôpitaux de la police et de l'armée, et une grève nationale pour les cas non-urgents d’une durée de 3 jours, dans le cadre des manifestations revendiquant "un régime civil" au Soudan.

C’est ce qui ressort d’un communiqué commun publié par le Comité des médecins du Soudan (non-gouvernemental), le Syndicat médical du Soudan et le Comité des consultants et des spécialistes (non-gouvernemental).

Le communiqué a fait savoir que "la poursuite de l’exercice des médecins et du personnel médical dans l'armée, la police et les institutions sécuritaires, est une reconnaissance des pratiques des forces putschistes, et une normalisation avec elles, et il est nécessaire de les boycotter socialement et professionnellement".

Et d’ajouter : "après de longues discussions avec les médecins des hôpitaux gouvernementaux (affiliés à l'armée et à la police), menées par des représentants, des praticiens généralistes, des spécialistes et des consultants, nous annonçons le retrait total des hôpitaux gouvernementaux de la capitale et des États".

Le communiqué a souligné que les médecins feront également grève dans le reste des hôpitaux pour les cas non-urgents durant les journées du mardi, mercredi et jeudi.

La même source a précisé que la grève n'inclut pas les cas urgents, les soins intensifs, les soins cardiaques, les dialyses, les patients souffrant d'hémorragie et de tumeurs.

Jusqu’à 06 h 30 GMT, le ministère soudanais de la Santé n'avait toujours pas commenté le communiqué des médecins soudanais.

Le Comité des médecins soudanais a annoncé, dans la journée du lundi, la mort de 7 personnes, lors de manifestations qui ont eu lieu dans le pays, pour exiger un régime entièrement civil, ce qui a alourdi le bilan total des victimes à 71 morts, depuis le 25 octobre 2021.

D’ordinaire, le ministère de la Santé ne publie pas de données concernant les victimes des manifestations dans le pays, depuis le mois d’octobre dernier.

Depuis le 25 octobre dernier, le Soudan est le théâtre de protestations, suscitées par les mesures "exceptionnelles" prises par le chef de l'armée, Abdel Fattah al-Burhan, qui a imposé notamment l'état d'urgence et la dissolution du Conseil de souveraineté et le Conseil des ministres de transition. Les forces politiques considèrent ces dispositions comme "un coup d'État militaire", une affirmation démentie par l'armée soudanaise.

Source : AA

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