Cameroun/CAN 2022 : Trois morts dans des affrontements entre l'armée et les séparatistes à Buea

Au moins deux civils et un soldat ont été tués, mercredi, dans des affrontements entre l’armée et les séparatistes à Buea dans le Sud-Ouest du Cameroun, a-t-on appris, jeudi, auprès du maire de la ville de Buea, David Mafani Namange.

Des hommes armés du mouvement séparatiste anglophone ont attaqué le marché central, mercredi, obligeant les riverains à respecter leur mot d’ordre de la ville morte, a précisé le maire.

« Ils ont attaqué le marché tirant des balles en l’air pour disperser les commerçants. L’armée est arrivée et des affrontements s'en sont suivis. Un conducteur de taxi, un planteur et un soldat ont trouvé la mort », a-t-il souligné.

Ces fusillades ont créé la panique, mercredi, dans cette région qui accueille les équipes du groupe F de la CAN 2022, constitué du Mali, de la Mauritanie, de la Tunisie et de la Gambie, qui ont disputé leurs premiers matchs le 12 janvier au stade omnisports de Buea.

« Suite à l’atmosphère tendue dans la ville, nous avons jugé utile de demander à la Tunisie et à la Gambie d’annuler leurs séances d’entraînement mercredi matin. La situation a été plus tard maîtrisée et je peux rassurer les sélections et les supporteurs présents dans la région qu’ils peuvent tranquillement vaquer à leurs occupations », a déclaré, jeudi, à l’Agence Anadolu, Ledoux Emmanuel Engamba, préfet du département de Fako.

En zone anglophone, huit matchs sont programmés dans le groupe F de la CAN.

« Ces matchs mettront un coup de projecteur sur le conflit armé entre le gouvernement et les séparatistes anglophones », a relevé le 7 janvier, l’ONG International Crisis Group (ICG) ajoutant que « les acteurs internes et externes devraient saisir cette occasion pour négocier un cessez-le-feu ».

« Bien qu’il ne soit pas conforme au modus operandi des séparatistes d’attaquer les lieux où se déroulent des matchs, la violence pourrait prendre d’autres formes pendant la durée du tournoi », a prévenu l’ICG.

Selon cette ONG, les combats qui ont débuté en zone anglophone en 2017, ont tué « plus de 6 000 personnes et en ont déplacé environ un million d'autres, provoquant l'une des crises humanitaires les moins médiatisées au monde ».

Source : AA

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