Est de la RDC : Le mandat des troupes de la SADC renouvelé d’une année
- Le 22 Novembre 2024
Des organisations de la société civile congolaise et les autorités locales ont confirmé la présence de militaires de l'armée burundaise depuis décembre dans la région des Hauts plateaux de l’est de la République démocratique du Congo (RDC) considérée comme base arrière de la rébellion burundaise RED-Tabara.
« Les Forces burundaises sont entrées dans le groupement de Lemera depuis le 19 décembre dernier. Ils ont arpenté les plateaux qui surplombent le territoire d’Uvira. Ils étaient à près de 400 militaires. Ils sont partis combattre les rebelles burundais du RED – Tabara et autres groupes de leur pays », a déclaré à Anadolu Edmond Muhogo, chef du groupement Lemera, relevant du territoire d'Uvira, dans la province du Sud-Kivu.
« Ils sont là mais nos autorités ne nous disent rien. Elles doivent nous dire la vérité sur la présence de cette force étrangère. S’ils ont des accords avec le Burundi pour des opérations chez nous », a déclaré pour sa part Gaspard Malenga, rapporteur de la société civile d'Uvira.
La société civile affirme, en outre, avoir alerté l’armée congolaise dès que les troupes burundaises sont entrées en RDC, mais dix jours après, aucune réaction officielle.
Le groupe rebelle burundais de la Résistance pour un État de droit au Burundi (RED-Tabara) a affirmé dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux avoir affronté, dimanche dernier, les forces de Défense Nationale du Burundi (FDNB) et les Imbonerakure, les jeunes du parti au pouvoir au Burundi, le Conseil National de Défense de la Démocratie – Force pour la Défense de la Démocratie (CNDD – FDD).
Le groupe rebelle Red-Tabara indique que ces affrontements ont fait au moins 10 morts et une vingtaine de blessés dans les rangs de l’armée burundaise.
Ce groupe est considéré comme le plus actif des groupes rebelles burundais, dont la base arrière est dans l'est de la RDC depuis une dizaine d’années. Ils revendiquent régulièrement des attaques au Burundi.
La question est embarrassante pour les autorités congolaises déjà soupçonnées par la société civile d’avoir autorisé l’entrée des troupes burundaises sur base d’un accord secret avec Gitega.
En décembre, le président Felix Tshisekedi a autorisé le déploiement des soldats burundais pour des opérations conjointes contre les rebelles des forces démocratiques (ADF) auteurs de plusieurs massacres des civils ayant fait des milliers de morts depuis 2014 dans le territoire de Beni, situé dans la province du Nord – Kivu et depuis 2019 dans celle de l’Ituri.
Source : AA