Russie : l'opposant Alexeï Navalny transféré de sa prison vers un lieu inconnu

Alexeï Navalny, arrêté et emprisonné dès son retour en janvier en Russie, a été transféré de la prison de la région de Vladmir vers un lieu inconnu, a-t-il indiqué vendredi sur son compte Twitter, en citant ses avocats. Ce même jour, quarante-cinq pays, dont les États-Unis, l'Australie ou encore le Japon, ont exigé que Moscou le libère et que son empoisonnement fasse l'objet d'une enquête. 

Quarante-cinq pays, dont les États-Unis, une grande partie de l'Europe, l'Australie, le Canada et le Japon, ont exhorté vendredi la Russie à le libérer, jugeant cette incarcération illégale. Les signataires du texte regrettent également que l'empoisonnement d'Alexeï Navalny – avec un agent neurotoxique de type Novitchok, conçu à l'époque soviétique, selon trois laboratoires européens – ne fasse pas l'objet d'une véritable enquête. 

Dans un communiqué lu par le représentant de la Pologne au Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève, ces pays ont déclaré que les mesures prises par les autorités russes à l'encontre de l'opposant étaient "inacceptables et politiquement motivées".

"Elle vont à l'encontre des obligations internationales de la Russie en matière de respect des droits de l'homme, y compris le droit à la liberté et la sécurité de la personne et le droit à un procès équitable", a accusé l'ambassadeur de Pologne à Genève, Zbigniew Czech, au nom du groupe.

"Nous appelons la Fédération de Russie à libérer immédiatement et sans condition M. Navalny et toutes les personnes détenues illégalement ou arbitrairement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits à la liberté de réunion et d'association, à la liberté d'opinion et d'expression et à la liberté de religion ou de croyance", indique le communiqué conjoint.

Inquiétudes autour d'un "grand nombre d'arrestations arbitraires"

"Nous sommes également préoccupés par le grand nombre d'arrestations arbitraires de manifestants qui expriment leur soutien à M. Navalny dans de nombreuses villes russes", ajoute le communiqué.

"Cette déclaration est aussi historique que la répression en Russie", a souligné John Fisher, qui dirige l'ONG Human Rights Watch à Genève.

La Russie a toujours répété que les critiques à son encontre constituaient une ingérence dans ses affaires intérieures.

L'opposant russe âgé de 44 ans s'est senti mal lors d'un vol entre la Sibérie et Moscou. Il a été hospitalisé en urgence avant d'être transféré en Allemagne. Le Kremlin dément avoir joué le moindre rôle dans cette affaire. De retour en Russie en janvier dernier, il a été arrêté et condamné à plus de deux ans et demi d'emprisonnement pour avoir violé les termes d'une condamnation avec sursis dans une précédente affaire.

Source : AFP et Reuters 

De la même section International