ONU : Le CS met en garde Moscou contre la poursuite de la « militarisation » de la Crimée

La Russie avait annexé la péninsule ukrainienne de Crimée au terme d'un référendum unilatéral organisé le 16 mars 2014, que l'Assemblée générale de l’ONU a considéré comme «nul et non avenu» le 27 mars de la même année.

Les participants à une réunion du Conseil de sécurité, vendredi, ont mis en garde la Russie contre la poursuite de « la militarisation » de la péninsule de Crimée.

Tenue selon la formule « Arria », à l'instar d'autres réunions organisées depuis le mois de mars 2014 au sujet de la situation dans la péninsule de Crimée (est de l'Ukraine), cette séance se tient pour la première fois au niveau des ministres des Affaires étrangères, alors qu'elle se tenait auparavant au niveau des délégués permanents des pays.

Une réunion en « formule Arria » est un arrangement informel qui permet au Conseil de sécurité d'être informé sur des problèmes en matière de paix et sécurité internationales avec une plus grande flexibilité.

Ont pris part à la réunion les ministres des Affaires étrangères de l'Ukraine, de l'Allemagne, de la Lituanie, du Canada et de l’Estonie ainsi que la Secrétaire générale adjointe aux droits de l'homme et Directrice du Bureau de New York du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH), Ilze Brands Kehris, et les représentants permanents des Etats membres du Conseil de sécurité (au nombre de 15).

La séance a été marquée par des débats approfondis au sujet de la détérioration de la situation dans la péninsule de Crimée, s’agissant entre autres des violations des droits de l'Homme, du déploiement en grand nombre des forces armées russes dans la péninsule et des défis économiques, environnementaux et sécuritaires dans la région de la Mer noire.

Les participants à la réunion ont mis en garde la Russie quant aux retombées de la poursuite de la militarisation de la péninsule de Crimée et du déploiement de davantage d'effectifs dans cette région, appelant Moscou à mettre un terme à sa violation de la Charte des Nations unies et des conventions internationales.

Les ministres des Affaires étrangères des pays participants se sont engagés à « continuer à exercer des pressions sur la Russie en vue de l'amener à rapatrier ses troupes militaires de la péninsule », mettant l'accent sur la « non-reconnaissance de la légalité de l'occupation russe et le refus de modifier les frontières nationales des Etats par la force ».

Ils ont également mis l'accent sur la nécessité que « le Conseil de sécurité et la communauté internationale continuent à faire la lumière sur les violations russes du droit international et sur les voies et moyens à même d'engager une mobilisation internationale à cet effet ».

Ont été conviés à la séance les Etats-Unis d'Amérique, le Royaume-Uni, la France, l’Estonie, l'Irlande, la Norvège. La séance a été également parrainée par la Turquie, l'Allemagne, l'Ukraine, la Lituanie, les Pays-Bas, la Pologne, l'Australie, la Belgique, le Canada, le Costa Rica, la République tchèque et la Géorgie.

La Russie avait annexé la péninsule de Crimée, qui appartient à l'Ukraine, au terme d'un référendum unilatéral organisé le 16 mars 2014, faisant peu de cas des droits de l'Homme et des conventions internationales.

Le 27 mars de la même année, l'Assemblée générale de l’ONU a adopté une résolution considérant « nulle et non avenue » l'annexion par Moscou de la péninsule de Crimée.

Toutefois, la Russie rejette toute discussion au Conseil de sécurité sur la situation en Crimée, considérant que la Péninsule fait partie intégrante de son territoire.

Moscou bloque également la publication de toute résolution du Conseil qui serait de nature à mettre en doute la situation actuelle qui prévaut dans la péninsule de Crimée.

Source : AA

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