Covid-19 : le vaccin AstraZeneca également suspendu en Bulgarie

Cette suspension intervient après des décisions similaires au Danemark, en Islande, ou encore en Norvège en réaction à des cas graves de complications.

Mauvaise nouvelle concernant le vaccin AstraZeneca contre le Covid-19. Les autorités sanitaires bulgares ont annoncé à leur tour, vendredi mars 2021, la suspension «  par précaution  » des vaccins anti-Covid d'AstraZeneca, emboîtant le pas au Danemark, à la Norvège et à l'Islande. «  Nous faisons une pause en Norvège dans la vaccination avec AstraZeneca  », a déclaré un haut responsable de l'Institut national de santé publique, Geir Bukholm, lors d'une conférence de presse. «  Nous attendons des informations pour voir s'il y a un lien entre la vaccination et ce cas de caillots sanguins. »

Cette suspension intervient «  après des rapports de cas graves de formation de caillots sanguins chez des personnes qui ont été vaccinées avec le vaccin Covid-19 d'AstraZeneca  », a indiqué l'autorité sanitaire danoise, la première à prendre une telle décision. Elle a toutefois souligné que cette décision relevait de la « précaution  » en attendant des conclusions des enquêtes sanitaires et qu'«  à l'heure actuelle, on ne peut pas conclure à l'existence d'un lien entre le vaccin et les caillots sanguins  ».

Les pays européens peuvent continuer à utiliser le vaccin contre le coronavirus d'AstraZeneca, a toutefois déclaré jeudi le régulateur européen des médicaments. La position du comité de sécurité de l'Agence européenne des médicaments « est que les avantages du vaccin continuent de l'emporter sur ses risques et que le vaccin peut continuer à être administré pendant que l'enquête sur les cas de thromboembolies est en cours », a déclaré l'EMA dans un communiqué. L'OMS est allée dans le même sens en déclarant vendredi qu'il « n'y a pas de raison de ne pas utiliser » le vaccin d'AstraZeneca.

«  Superprudente  »

Lundi, l'Autriche avait annoncé avoir cessé d'administrer un lot de vaccins produits par le laboratoire anglo-suédois, après le décès d'une infirmière de 49 ans qui a succombé à de «  graves troubles de la coagulation  » quelques jours après l'avoir reçu. Quatre autres pays européens, l'Estonie, la Lituanie, la Lettonie et le Luxembourg, avaient suspendu dans la foulée les vaccinations avec des doses provenant de ce lot, livré dans 17 pays et qui comprenait un million de vaccins. Mais une enquête préliminaire de l'Agence européenne du médicament (EMA) avait souligné, mercredi, qu'il n'existait aucun lien entre le vaccin d'AstraZeneca et le décès survenu en Autriche. La décision danoise, qui a été suivie peu après du même choix en Islande, concerne, elle, temporairement l'ensemble de leurs vaccins AstraZeneca.

«  C'est une approche superprudente basée sur des cas isolés en Europe  », a réagi Stephen Evans, professeur de pharmacoépidémiologie à la London School of Hygiene and Tropical Medicine, selon qui «  la balance bénéfice-risque du vaccin est toujours très en faveur du vaccin  » d'AstraZeneca. Le laboratoire anglo-suédois, qui a développé le vaccin avec l'université d'Oxford, a défendu la sécurité de son produit. «  La sécurité du vaccin a été largement étudiée dans les essais cliniques de phase III et les données […] confirment que le vaccin a été généralement bien toléré  », a indiqué à l'Agence France-Presse un porte-parole du groupe.

«  Il y a toujours un risque associé aux vaccins »

Cette suspension, qui sera réévaluée d'ici deux semaines, chamboule le calendrier de la campagne d'immunisation danoise, jusqu'ici une des plus rapides en Europe. Copenhague prévoit désormais d'avoir vacciné sa population adulte à la mi-août, contre début juillet jusqu'à présent, selon un nouvel objectif communiqué jeudi. «  Bien sûr, nous sommes contrariés par cette nouvelle et ces informations  », a réagi la Première ministre danoise Mette Frederiksen. Grande avocate de l'augmentation de la production de vaccins, y compris via une «  alliance  » trilatérale et controversée avec l'Autriche et Israël, elle a toutefois défendu le choix de l'autorité sanitaire. «  Il y a toujours un risque associé aux vaccins. […] Cela s'est bien passé au Danemark, mais il existe certains risques liés au vaccin d'AstraZeneca, qui doivent être examinés plus en profondeur. Cela me semble une juste manière de procéder  », a-t-elle déclaré à la presse après une visite dans un hôpital.

Le gouvernement britannique a défendu quant à lui le vaccin d'AstraZeneca, le jugeant « sûr et efficace », et assurant qu'il resterait utilisé au Royaume-Uni. « Nous avons été clairs sur le fait que [le vaccin] est à la fois sûr et efficace », a déclaré un porte-parole du Premier ministre Boris Johnson à la presse, ajoutant : « Lorsque les gens sont invités à se présenter pour le recevoir, ils doivent le faire en toute confiance ».

Source : AFP

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