Afrique : Le tourisme médical, un secteur en plein essor

Le tourisme médical en Afrique est, depuis quelques années, un secteur en plein essor. Les pays de l’Afrique du Nord, notamment le Maroc et la Tunisie sont des pays pionniers dans le domaine et ne cessent de se développer. Selon le rapport de la North Africa Health, réalisé par l'Oxford Business Group, la Tunisie est un pays reconnu dans le domaine notamment grâce à ses soins en thalassothérapie, « chaque année, environ 500 000 patients étrangers recherchent des soins hospitaliers dans les hôpitaux » de la même manière que la Tunisie « a également une excellente réputation en chirurgie esthétique», note-t-on.

Toujours selon le même rapport, « L’Égypte s’est classée au 3e rang pour son industrie du tourisme médical dans le monde arabe en raison de son meilleur rapport qualité-prix par rapport aux autres pays de la région ».

En ce qui concerne le Maroc, « le tourisme médical fleurit depuis longtemps, mais c’est la chirurgie esthétique qui a d’abord attiré les patients étrangers dans le royaume », rapporte le journal Jeune Afrique.

Quant à l'Algérie, elle a organisé en 2019 la première édition du Congrès africain du tourisme médical et a accueilli des représentants du secteur de toute l'Afrique. Le Congrès a été organisé dans le but de développer le tourisme médical en Afrique et de renforcer la coopération entre les pays africains.

Selon le rapport de la North Africa Health susmentionné, « ces dernières années, un certain nombre d’établissements et de cliniques privés ont ouvert à travers le pays… Les transferts de patients à l’étranger ont diminué de 90% depuis 2000 en Algérie », ce qui atteste d’un effort considérable en terme de développement sanitaire dans le pays.

- La Tunisie à l'honneur

Cette année c’est la Tunisie qui est à l’honneur. La deuxième édition du Congrès africain du tourisme médical qui s’est tenue à Tunis du 25 au 27 novembre a rassemblé des acteurs du secteur médical dans le but de créer des liens entre l'Afrique et d'autres partenaires du secteur sanitaire.

Le Congrès du tourisme médical a rassemblé des acteurs importants tels que des experts ou des hommes d'affaires . Des partenariats ont été conclus entre différents acteurs du secteur de la santé de toute l’Afrique mais aussi d'ailleurs.

Les acteurs turcs, comme la chaîne d’hôpitaux Medipol Acibadem, ont mis en avant la coopération entre les deux pays.

D’après Karim Abdelwahed, membre de L’ATPS ( association tunisienne de la promotion de la santé), la Turquie ouvre une branche d’hôpitaux dans un pays déjà « pionnier dans le domaine », ce qui rend cette coopération encore plus effective.

« Ce qui est en train de se développer par ailleurs, en plus de la chirurgie classique, rapporte à la convalescence de maladies ou aux cures… notamment les cures thermales, la Tunisie étant connue pour cela depuis l’époque carthaginoise. La Tunisie compte des ressources introuvables ailleurs comme le sable... On parle de tourisme médical Saharien », affirme Abdelwahed.

- Partenariat tuniso-turc

Pour Emre Ali Kodan, fondateur de la société BAKI, spécialisée dans le tourisme de santé, « la Turquie est ravie de ce partenariat avec la Tunisie, car c’est une porte d’entrée sur toute l’Afrique. Cela est aussi un moyen de faire venir des patients vers la Turquie ».

Précédemment l'Agence Anadolu annonçait que la Turquie était devenue « la destination numéro 1 de la région Europe Moyen-Orient Afrique du Nord, dans le secteur du tourisme médical. » En 2020 la Turquie a accueilli près d'un million 200 mille touristes venus pour des raisons médicales.

« Les investisseurs turcs ont une certaine expérience notamment dans le monde arabe. Ils connaissent, l'Irak, la Libye, l'Egypte, le Qatar ou encore le Koweït. Du fait de la pandémie et du nouveau variant, il faut s'adapter en permanence. Quoi qu’il en soit, c’est un plaisir pour la Turquie d’être en partenariat avec la Tunisie », note Emre Ali Kodan.

- Les bénéfices de l'investissement étranger 

D'autres professionnels ont une ambition bien plus grande et voient l’investissement étranger comme une action très bénéfique à l'échelle de l’Afrique toute entière. Abdelkader Abdulrahman Yaqub est un responsable tchadien de la compagnie « Ecogère », présente au Cameroun, en Centrafrique et au Niger. Sa compagnie travaille dans plusieurs secteurs dont celui des « évacuations sanitaires » (envoyer les malades dans d’autres pays si besoin). La compagnie est un intermédiaire entre le patient et la structure médicale. Également active dans le domaine de la formation, elle permet un renforcement de la capacité et de la performance du personnel dans les sociétés et les ONG et dans le domaine des études universitaires. Celle-ci se propose également comme intermédiaire entre les étudiants et les structures universitaires à l’étranger dont la Turquie mais aussi le Maroc, l'Egypte ou le Soudan.

Pour certains pays africains, la situation sanitaire est un besoin urgent. Sylvain Ilonga de la République démocratique du Congo (RDC) représente la structure Free Stars African Service qui est dans la gestion de soins de santé des élèves en apportant des points de santé locaux avec l’introduction d’infirmeries scolaires dans les écoles par exemple. Le congrès a permis à la structure de nouer de nouveaux contacts. De même, la RDC est un pays qui sort de guerre et qui se reconstruit également sur le plan sanitaire car il y a un grand manque sur ce plan et une précarité des équipements matériels de santé. Le pays est ouvert à tout investissement depuis la Tunisie ou tout autre pays étranger.

Le Congrès africain du tourisme médical qui s’est tenu à Tunis a, ainsi, été une réelle aubaine pour ces acteurs de la santé dans un continent en plein essor et où le besoin sanitaire est de taille.

Source : AA

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