L'UE adopte un dispositif de sanctions permettant d'inscrire le groupe Wagner sur une liste noire

L'Union européenne a mis en place, lundi, un nouveau dispositif de sanctions qui ouvre la voie à l'inscription sur une liste noire du groupe Wagner, une entreprise russe spécialisée dans le mercenariat.

Les chefs des diplomaties des pays de l'UE ont approuvé un amendement aux dispositifs de sanctions de l'Union, qui "permettra à l'UE d'imposer unilatéralement des mesures restrictives aux individus et entités qui menacent la paix, la sécurité ou la stabilité du Mali, ou qui font obstacle à la mise en œuvre de sa transition politique", a déclaré le Conseil de l'UE dans un communiqué.

Cette décision fait suite à un accord politique conclu par les ministres des affaires étrangères de l'UE, le mois dernier, sur les sanctions à l'encontre du groupe Wagner et de ses affiliés.

L'amendement ne crée qu'un dispositif juridique permettant d'imposer des mesures de gel des avoirs et d'interdiction de voyager pour les individus, ainsi que d'interdire aux opérateurs de l'UE de mettre des fonds à la disposition des entités incriminées.

Les ministres des affaires étrangères de l'UE devraient donner leur feu vert aux dispositions pratiques dès le début de l'année 2022.

Le mois dernier, les députés européens ont demandé aux États membres de l'UE d'inscrire le groupe Wagner sur une liste noire et ont condamné dans "les termes les plus fermes les crimes odieux commis par" ces mercenaires.

Selon une résolution du Parlement européen, les activités du groupe Wagner correspondent à l'expansion de la zone d'influence de la Russie, il est donc fort probable que l'État russe soit impliqué dans le financement, la formation, la gestion et le commandement opérationnel du groupe paramilitaire.

Le département de la défense américain considère cette société privée de mercenaires comme une force mandataire de l'État russe.

Le groupe Wagner est déployé en Crimée et dans l'est de l'Ukraine depuis 2014.

Selon le Parlement européen, ils sont également intervenus en République centrafricaine, en Syrie, au Soudan, au Mozambique, en Libye et au Venezuela.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait dénoncé, en 2020, la présence de 2 000 mercenaires du groupe Wagner combattant en Libye pour soutenir Khalifa Haftar, un seigneur de guerre qui a combattu le gouvernement légitime de la Libye et sapé les efforts de paix et d'unité dans le pays.

Le Mali est en proie à des troubles politiques et sécuritaires depuis 2012, faisant de ce pays d'Afrique de l'Ouest un repaire pour le terrorisme international.

Source : AA

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