Cameroun /Conflit intercommunautaire : calme précaire dans l’Extrême-Nord

Le calme est relativement revenu dans les localités de l'Extrême-Nord du Cameroun qui ont connu ces derniers jours de violents affrontements entre communautés rivales, a appris Anadolu samedi de sources locales.

Les affrontements qui ont éclatés dimanche 5 décembre entre pêcheurs et bergers à Logone-Birni dans l'Extrême-Nord camerounais, se sont poursuivis mercredi à Kousséri, dans le département du Logone-et-Chari, et fait au moins 22 morts et plus de 30 000 déplacés.

Après quatre jours d’affrontements entre les éleveurs Arabes Choas et les pêcheurs Mousgoum, le calme s'est relativement rétabli dans le département du Logone-et-Chari (Extrême-Nord), a appris Anadolu auprès du gouverneur de la région de l'Extrême-Nord Bakari Midjiyawa.

« Depuis vendredi, je conduis une délégation dans les différentes localités où les deux communautés se sont affrontées. Le message que nous avons pour elles est celui de la paix. J’ose croire que les deux communautés nous ont compris », a précisé Bakari Midjiyawa.

« Le calme est revenu. Les familles se recueillent pour faire le deuil. Maintenant, il faut tourner la page. Nous les avons appelés à envoyer leurs enfants à l’école dès lundi. Nous serons sur le terrain jusqu’à dimanche. D’autres commissions viendront pour évaluer les dégâts humains et matériels et tirer les conséquences. Nous avons suivi les deux communautés et on peut conclure que la tension persiste. La sécurité a été renforcée pour toute éventualité », a ajouté le gouverneur.

« Depuis le dimanche 5 décembre, au moins 22 personnes ont été tuées et 30 autres gravement blessées à la suite de la poursuite des combats depuis plusieurs jours », a annoncé l’ONU, vendredi, dans un communiqué.

Des affrontements ont éclaté dans le village d’Ouloumsa à la suite d’un différend sur l'accès à l'eau entre éleveurs, pêcheurs et agriculteurs.

La violence s’est ensuite étendue aux villages voisins et au total, dix villages ont été réduits en cendres selon le gouverneur.

« Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) est profondément préoccupé par les nouveaux affrontements intercommunautaires qui ont éclaté cette semaine dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, déplaçant des milliers de personnes à l’intérieur du pays et forçant plus de 30.000 personnes à fuir vers le Tchad voisin », a déclaré, vendredi, lors d’un point de presse, Boris Cheshirkov, porte-parole du HCR.

Source : AA

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