L’armée ougandaise désapprouve les sanctions américaines contre son chef des renseignements

Les autorités ougandaises ont désapprouvé, mardi, les sanctions financières imposées par le département du Trésor américain au chef des renseignements de l’armée ougandaise, le général de division Abel Kandiho, accusé dans plusieurs rapports de violations présumées des droits de l’homme.

« Nous sommes déçus qu'une telle décision puisse être prise par un pays que nous considérons comme ami, partenaire et grand allié, sans procédure régulière », a déclaré le général Flavia Byekwaso, porte-parole de l'armée ougandaise dans un communiqué dont l'Agence Anadolu a reçu une copie.

Le porte-parole a déclaré que les autorités ougandaises demanderaient des « éclaircissements » à Washington, pour qui le gouvernement ougandais était un partenaire sécuritaire contre les activistes en Afrique de l'Est au cours des dernières années.

Le Trésor américain a annoncé des sanctions ainsi que des mesures contre des responsables iraniens et syriens qui, selon lui, étaient impliqués dans la répression et sapaient la démocratie dans ces pays.

Les sanctions ont été imposées pour marquer le coup à l'occasion du Sommet américain pour la démocratie du président Joe Biden, ciblant les personnes qu'il considère comme impliquées dans la corruption, de graves violations des droits de l'homme et qui sapent la démocratie.

Sous Kandiho, selon le communiqué du trésor américain, des officiers des renseignements militaires ont arrêté, détenu et agressé physiquement des Ougandais « en raison de leur nationalité, de leurs opinions politiques ou de leur critique envers le gouvernement ougandais ».

Les personnes détenues par le patron des renseignements militaires ont été détenues sans poursuites judiciaires, "soumises à des coups horribles et à d'autres actes flagrants", notamment des abus sexuels et des électrocutions qui ont entraîné des blessures à long terme et même la mort, regrette Washington.

« Dans certains cas, Kandiho a été personnellement impliqué, menant des interrogatoires de personnes détenues", affirme le trésor américain.

Les sanctions comprennent le gel de tous les avoirs américains de Kandiho, l’interdiction de voyage sur le territoire américain et l’interdiction aux américains de traiter économiquement avec lui.

En avril dernier, les États-Unis ont imposé des interdictions de visa aux représentants du gouvernement ougandais accusés de violations des droits humains et d'actes répressifs qui ont entaché les élections de janvier 2021.

Cet haut responsable ougandais rejoint une liste croissante de chefs de sécurité ougandais tels que l'ancien inspecteur général de la police (IGP), le major général Kale Kayihur sanctionné par les États-Unis.

Les sanctions du général Kandiho interviennent quelques mois seulement après que les sénateurs américains de la commission des relations étrangères aient donné un ultimatum au secrétaire d'État Anthony Blinken jusqu'au 31 mars pour présenter une analyse détaillée des relations américano-ougandaises.

Le but étant d'examiner « si la poursuite du partenariat » avec le régime de Kampala présentait des risques pour les intérêts de Washington dans la région.

Source : AA

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