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- Le 22 Novembre 2024
Sans dire s’il serait candidat à la présidentielle de 2022, l’ancien chef de l’Etat a condamné la gestion de la crise sanitaire par le président actuel et promis de « lutter inlassablement » pour défendre les Brésiliens contre la misère.
L’ancien président du Brésil, Luiz Inacio Lula da Silva, a tiré à boulets rouges, mercredi 10 mars, sur le chef de l’Etat actuel, Jair Bolsonaro et sa gestion de la pandémie de Covid-19, lors de son premier discours depuis qu’il a recouvré ses droits politiques. Lundi, un juge de la Cour suprême du Brésil a ordonné l’annulation de l’ensemble des condamnations de Lula pour corruption, le rendant potentiellement éligible à la présidentielle de 2022.
« Je voudrais que le peuple brésilien ne suive aucune des décisions imbéciles prises par le président de la République et son ministère de la santé », a lancé Lula, alors que l’épidémie due au coronavirus a fait plus de 268 000 morts dans le pays.
« Il aurait fallu créer un comité de crise, impliquer des scientifiques mais, à la place, on a eu un président qui parlait de petite grippe et de chloroquine », a-t-il ajouté, en allusion à l’hydroxychloroquine, médicament controversé dont Jair Bolsonaro n’a cessé de vanter les mérites, même si de nombreuses études ont montré qu’il était inefficace contre le Covid-19.
Toujours aussi combative, la voix rauque parfois étranglée par l’émotion, l’icône nationale de la gauche s’est dite, par ailleurs, « victime du pire mensonge judiciaire en 500 ans » au Brésil. « Pour la première fois, la vérité a prévalu », a insisté l’ancien chef de l’Etat de 75 ans.
La décision d’un juge de la Cour suprême brésilienne le rend à nouveau éligible pour affronter Jair Bolsonaro à la présidentielle de 2022. Mais Lula, qui a gouverné le pays de 2003 à 2010, a assuré que, pour le moment, il n’avait « pas la tête à la candidature de 2022 ». « Je crois que ce serait penser petit que de parler de 2022 aujourd’hui. C’est le moment de parler des vaccins contre le Covid-19, du chômage », a-t-il ajouté.
Lula a toutefois annoncé son intention de « parcourir à nouveau le pays pour parler aux Brésiliens », comme il l’avait fait lors de grandes « caravanes » dans les années 1980 et en 2018, avant de passer près d’un an et demi en prison pour corruption. « Je me sens encore assez jeune pour lutter et je veux que vous sachiez que je n’abandonnerai jamais », a-t-il dit, promettant de « lutter inlassablement » pour défendre les Brésiliens contre la misère.
Même si l’ex-président n’a pas annoncé officiellement qu’il comptait briguer un troisième mandat, il a fait « un discours de candidat », en « tapant fort sur Bolsonaro », explique l’analyste politique Creomar de Souza.
« La Terre est ronde et Bolsonaro croit qu’elle est plate », a persiflé Lula. « Sans toute cette folie qui a gagné le pays, beaucoup de morts auraient pu être évitées », a-t-il ajouté, fustigeant notamment le fait que le Brésil manque de doses de vaccin parce que le gouvernement n’a pas, selon lui, noué les accords nécessaires avec les laboratoires pharmaceutiques.
Au moment de son incarcération, Lula était donné favori de la présidentielle de 2018, finalement remportée par Jair Bolsonaro, député d’extrême droite.
Un sondage rendu public, mercredi, par l’institut Real Time Big Data pour CNN Brasil a donné M. Bolsonaro en tête des intentions de vote pour le premier tour, avec 43 %, talonné par Lula (39 %). Dans une autre enquête d’opinion, datant de dimanche, Lula était présenté comme le seul capable de battre le président sortant, 50 % des personnes interrogées se disant prêtes à voter pour lui, contre 38 % pour Bolsonaro.
Source : Le Monde avec AFP