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- Le 22 Novembre 2024
Au moins 25 personnes sont mortes lors de l’évasion de centaines de prisonniers d’un centre pénitentiaire de la banlieue de Port-au-Prince, le 25 février. Il y avait six policiers pour 1 535 détenus au moment des faits, selon le rapport d’une fondation.
L’évasion de plus de 400 détenus en Haïti à la fin de février a été possible en raison d’un cruel manque de surveillants et par la complicité de certains, dénonce, mercredi 10 mars, une organisation de défense des droits humains dans son enquête sur l’incident durant lequel au moins 25 personnes ont été tuées.
« Il y avait six policiers à l’intérieur de la prison pour assurer la surveillance des 1 535 détenus et un superviseur général au moment où les détenus étaient en récréation », détaille le rapport de la Fondation Je Klere.
Pour la prison de la Croix-des-Bouquets, située en banlieue de la capitale Port-au-Prince, « il faudrait avoir au moins 385 agents pour la sécurité des prisonniers, si on prend en compte les critères de l’ONU », rappelle Marie-Yolène Gilles, directrice de la fondation. En raison de ce sous-effectif, deux des six miradors et la tour de contrôle de la prison de la Croix-des-Bouquets n’avaient aucun agent en poste lorsque l’émeute a débuté dans la cour, précise le rapport.
En pleine journée le 25 février, face à aucune résistance de la part du personnel, plus de 400 prisonniers se sont évadés du centre pénitentiaire situé en périphérie de la capitale.
« Vingt-cinq personnes sont mortes parmi lesquelles six prisonniers et l’inspecteur divisionnaire Paul Hector Joseph, qui était le responsable de la prison », avait affirmé le secrétaire d’Etat à la communication le lendemain de l’évasion. La Fondation Je Klere recense quant à elle 26 décès. Le numéro deux de la prison dit « avoir été attaqué par les prisonniers qui prenaient leur bain ce jour-là et il a jeté son trousseau de clés par terre » dans la cour, a rapporté Mme Gilles.
Je Klere dénonce par ailleurs la complicité d’agents pénitentiaires en amont de l’évasion, soulignant que « des éléments interdits sont trouvés à l’intérieur de la prison », notamment des armes à feu, et « beaucoup de téléphones ». Le système de radiocommunication interne de la prison avait par ailleurs été saboté plusieurs jours avant l’incident. « Jusqu’à maintenant les agents qui étaient de garde le 25 février travaillent encore dans la même prison. Ils sont dans le système, sans enquête », déplore Mme Gilles.
Près de deux semaines après les faits, le nombre précis de détenus en cavale est encore indéterminé, car ni l’appel numérique des prisonniers ni une fouille des cellules n’ont été réalisés. « Jusqu’à maintenant, il n’y a pas d’avis de recherche de publiés contre ces gens », alerte Marie-Yolène Gilles.
Dans son rapport publié mercredi, laFondation Je Klere rapporte que 59 détenus ont été repris par les forces de l’ordre, alors que la veille les autorités gouvernementales annonçaient que 87 avaient été arrêtés par la police.
Source : Le Monde avec AFP