L’Union européenne se dit prête à soutenir un dialogue élargi pour une sortie de crise au Soudan

Les ambassadeurs de l’Union européenne (UE) accrédités au Soudan ont annoncé samedi qu’ils étaient prêts à soutenir un dialogue élargi pour une sortie de crise dans ce pays.

Par voie de communiqué, la délégation de l’Union européenne à Khartoum, a fait savoir que les ambassadeurs de l'Union accrédités au Soudan se sont entretenus avec le membre du Conseil de souveraineté (dissous), Mohammed Hassan Altaishi, le ministre de la Justice au sein du gouvernement (dissous), Nasredeen Abdulbari, et le gouverneur de l'Etat du Darfour central, Adeeb Abdulrahman Yousif.

Le communiqué a indiqué que « la réunion a discuté de la crise politique actuelle au Soudan ainsi que de l'impératif de restaurer le processus de transition démocratique, de respecter la charte constitutionnelle et de maintenir Abdallah Hamdok dans ses fonctions de Premier ministre ».

« Altaishi, Abdulbari, et Yousif, ont remercié l'Union européenne pour son soutien indéfectible à la transition démocratique et ses appels à mettre fin à la violence contre les manifestants, à rétablir l'ordre constitutionnel et à la libération des détenus », souligne la délégation de l’UE au Soudan, dans son communiqué.

Selon le communiqué, les ambassadeurs ont réitéré leur « appui aux revendications démocratiques légitimes et pacifiques du peuple soudanais pour la liberté, la paix et la justice pour tous, ainsi que pour la défense des droits humains ».

Les ambassadeurs de l'UE ont fait part de « leur disposition à soutenir un dialogue élargi pour une sortie de crise dans ce pays ».

Jeudi, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, a fait savoir qu’au moins 39 manifestants pacifiques avaient été tués par les forces de sécurité soudanaises depuis le « coup d'État militaire » du 25 octobre.

Cependant, la police soudanaise a déclaré le même jour dans un communiqué qu'elle avait « sécurisé les institutions de l'État et les protestataires lors des manifestations de mercredi, mais qu'elle s'est heurtée à des violences injustifiées envers ses membres et ses véhicules », assurant qu’« elle n’a à aucun moment fait usage de ses armes à feu » et « a agi conformément aux normes internationales des droits de l’homme pour disperser les manifestants ».

Le Soudan est en proie à une crise politique aiguë depuis le 25 octobre, après que le général Abdel Fattah al-Burhan a annoncé la dissolution des Conseils de souveraineté et des ministres (les autorités de transition), s'est engagé à former un gouvernement de compétences indépendantes, et décrété l’état d’urgence.

Al-Burhan, a également révoqué des gouverneurs, placé en détention les dirigeants civils et annoncé la suspension de certaines mesures de la charte constitutionnelle relative à la gestion de la phase de transition, au milieu de protestations continues contre ces mesures, considérées comme « un coup d’État militaire ».

Face aux accusations d’avoir perpétré un « coup d'État militaire », Al-Burhan a tenté de justifier ses décisions en affirmant que « l’incitation au chaos et à la violence par les forces politiques, nous a poussés à faire ce qui est nécessaire pour préserver le Soudan », estimant que « ce que le pays traverse actuellement est une menace et un danger réels pour les rêves de la jeunesse ».​​​​​​​

Source : AA

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