À Addis-Abeba, l'émissaire américain pour la Corne de l’Afrique discute des conditions d'un cessez-le-feu en Éthiopie

L'envoyé spécial des États-Unis pour la Corne de l'Afrique, Jeffrey Feltman, a discuté jeudi avec le ministre éthiopien des Affaires étrangères, Demeke Mekonnen, des conditions d'un cessez-le-feu entre les forces gouvernementales et le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).

C’est ce qui ressort d’une rencontre entre Feltman et Mekonnen, dans la capitale éthiopienne, Addis-Abeba, alors que les pressions diplomatiques internationales s’intensifient sur le gouvernement fédéral et les rebelles pour déclarer un cessez-le-feu sans conditions et s'asseoir à la table des négociations.

« L’entretien avec Feltman portait sur le conflit armé qui a duré près d’un an, entre les forces éthiopiennes et les rebelles du Front de libération du peuple du Tigré », a déclaré la porte-parole du ministère éthiopien des Affaires étrangères, Dina Mufti.

Mekonnen, qui est également vice-Premier ministre de la République fédérale démocratique d'Ethiopie, a informé Feltman que le gouvernement fédéral avait déjà approuvé la reprise des vols humanitaires vers la cité monastique de Lalibela dans la région Amhara, toujours sous le contrôle des rebelles, ainsi que des vols à destination de la ville stratégique de Kombolcha.

Aucun autre détail n'a été communiqué sur la réunion entre les deux parties.

L'envoyé spécial de l'Union africaine pour la Corne de l'Afrique, l'ancien président nigérian, Olusegun Obasanjo, est également à Addis-Abeba pour poursuivre les efforts de médiation.

Addis-Abeba ne rejette pas la médiation d'Obasanjo, sans pour autant lui donner le feu vert, affirmant qu’elle respecte les efforts de l'Union africaine pour aider à résoudre le conflit en Éthiopie.

A cet effet, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a réitéré, mercredi, son appel aux belligérants pour mettre fin aux hostilités.

« Notre envoyé spécial, Jeffrey Feltman travaille avec le haut représentant de l’Union africaine Obasanjo, pour faire pression sur les parties afin qu'elles mettent un terme immédiatement et sans conditions aux hostilités et aux violations des droits humains et garantir l’acheminement des aides humanitaires à des millions de personnes dans le nord de l'Éthiopie qui en ont désespérément besoin », a déclaré Blinken.

Le gouvernement éthiopien avait décrété le 2 novembre 2021, l’état d'urgence dans l’ensemble du pays, à la suite de l'avancée réalisée par les forces rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) dans la région Amhara.

Le 4 novembre 2020, des affrontements ont éclaté dans la province du Tigré entre l'armée éthiopienne et les insurgés du TPLF, après l'entrée des forces gouvernementales dans la province, en représailles à une attaque contre une base militaire, avant qu'Addis-Abeba n'annonce le 28 du même mois que l’opération de « maintien de l'ordre » a pris fin par le contrôle de toute la région.

Source : AA

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