Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a évoqué à nouveau la situation des relations algéro-française et affiché la volonté de son pays de se racheter, après la tension provoquée, le 30 septembre dernier, par les propos d’Emmanuel Macron.

Répondant, mardi 16 novembre courant, à la question de la députée et présidente du groupe d’amitié algéro-français à l’Assemblée nationale française, Fadila Khattabi, il a affirmé que «des efforts ont été engagés afin de rétablir les conditions d’une relation apaisée avec l’Algérie ».

« Nous voulons travailler avec sérieux dans le respect mutuel et dans le respect réciproque de la souveraineté de chaque pays et c’est sur cette base que nous entendons poursuivre notre action », a-t-il déclaré.

Jean-Yves Le Drian a évoqué « des malentendus récents », en faisant allusion à la crise diplomatique entre les deux pays.

« Nous regrettons un certain nombre de malentendus récents parce que cette situation ne correspond pas à l’importance que nous attachons aux relations entre nos deux pays », a-t-il soutenu. Le ministre français affirme également que la France « a le plus profond respect pour la Nation algérienne et pour la souveraineté de l’Algérie ».

«La France et l’Algérie sont unies par des liens ancrés dans l’histoire, y compris des histoires personnelles (…). La France et l’Algérie sont unies par un partenariat qui est indispensable pour la stabilité de l’espace méditerranéen et nous sommes convaincus de l’intérêt des deux pays de travailler ensemble dans tous les secteurs », a-t-il ajouté, précisant que la France a «vraiment une ambition forte pour la relation entre les deux pays et les deux peuples ».

Toujours concernant la crise entre les deux pays, le chef de la diplomatie française juge « inévitables que des difficultés se présentent dans une relation aussi marquée par les blessures de l’histoire ». Mais, selon lui, les deux parties ont « toujours trouvé des solutions aux problèmes ».

« Cette vision de la relation franco-algérienne, je sais qu’elle est partagée par des responsables algériens avec qui j’ai eu l’occasion de travailler de manière approfondie sur de nombreuses questions d’intérêt commun et avec lesquels nous avons toujours trouvé des solutions aux problèmes lorsqu’ils sont survenus », a-t-il dit.

Jean-Yves Le Drian dira également « qu’il faut en parler (de ces problèmes, ndlr), les partager et travailler ensemble pour les dépasser ». «Nous y sommes toujours parvenus et c’est la voie que nous entendons privilégier pour l’avenir », a-t-il déclaré.

L’intervention du ministre français intervient au moment où, du côté algérien, les autorités refusent toujours de pardonner les dépassements d’Emmanuel Macron. D’ailleurs, le président Abdelmadjid Tebboune, avait décliné l’invitation de son homologue français pour participer à la conférence internationale sur la Libye, tenue le 12 novembre courant à Paris. Il s’est fait représenter, lors de ce rendez-vous, par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra.

Abdelmadjid Tebboune, selon les révélations du quotidien français, l’Opinion, avait même refusé de répondre aux appels d’Emmanuel Macron qui souhaitait l’inviter personnellement à la Conférence de Paris.

Source : AA