Burkina Faso/ Terrorisme : Deux anciens chefs d'Etat appellent à mettre de côté les divergences politiques

Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme qui frappe le Burkina Faso depuis 2015, les deux anciens présidents, Michel Kanfando (2014-2015) et Jean-Baptiste Ouédraogo (1982-1983), ont appelé mardi, le peuple burkinabè à mettre de côté ses divergences politiques et de se mettre ensemble.

Dans une tribune publiée dans la presse burkinabè, les deux anciens présidents du Burkina Faso ont appelé les Burkinabè "à se mettre au-dessus de leurs divergences politiques et idéologiques et à transcender leurs polémiques stériles, improductives, infécondes, inefficaces, démobilisatrices et démoralisantes, à bannir leurs empoignades inutiles et partisanes, à abandonner tout ce qui pourrait fragiliser toute réponse efficace à apporter à cette menace pesante".

Ils ont souligné qu'en raison de la situation dramatique que traverse le pays, de nombreux sujets d’intérêts divers, s’invitent dans le débat public notamment la réconciliation nationale.

Les anciens chefs d’État, "à la lumière de ce constat accablant qui, ici, n’est qu’ébauché, (chacun ayant en mémoire aussi bien les espoirs déçus que les détails douloureux des plaies indues), lancent un appel pressant à tous les patriotes pour qu’ils adhèrent pleinement aux décisions qui seront prises par le chef de l’État, en qui la confiance du peuple a été largement réaffirmée lors de la présidentielle du 22 novembre 2020", lit-on dans la tribune.

Parmi ces décisions, l’état d’urgence décrété dans 14 des 45 provinces, les régions concernées par la mesure étant la Boucle du Mouhoun, le Centre-Est, l’Est, les Hauts-Bassins, le Nord et le Sahel, où la situation sécuritaire se dégrade quotidiennement, a montré ses limites.

"Aussi, recommandons-nous de renforcer la stratégie. Par exemple, étant donné la gravité croissante de la menace, serait-il utopique de décréter l’état de siège dans les zones où cela pourrait s’avérer nécessaire ?", se sont-ils interrogés.

De telles dispositions, inscrites dans la Constitution, selon les anciens présidents, visent, entre autres, la détermination de bouter hors des frontières les forces hostiles, et doivent permettre au Burkina Faso, de jouir de la pleine possession de son territoire et de réussir, pour la nation, la réconciliation intégrale qui est l’indispensable "ferment de notre cohésion sociale et la condition essentielle de la réalisation de tous nos succès escomptés".

"Notre pays reste menacé, à un point tel, que si nous restons impassibles et irresponsables, plutôt préoccupés que nous sommes, par nos égos et nos querelles de clocher, nous en perdrons le contrôle", ont alerté les anciens présidents.

Par contre, ont-ils ajouté, "si nous nous montrons solidaires, conscients et responsables devant l’histoire, que nous resterait-il à faire ? Sinon à nous unir dans une synergie irrésistible pour annihiler courageusement cet ennemi aux visages multiples, au lieu de périr ensemble et misérablement, faute de consensus !".

Pour eux, la bravoure "légendaire" du peuple burkinabè lui "commande donc, de réagir avec courage, dignité, fierté et détermination, à l’exemple de nos ancêtres !".

Depuis 2015, le Burkina Faso, à l'instar d'autres pays du Sahel, est en proie aux attaques terroristes qui ont fait de nombreuses victimes et plus de 1,4 million de déplacés internes.

Source : AA

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