Coup d'État au Soudan : le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit mardi

Volker Perthes Chef de la Mission intégrée des Nations Unies pour l'assistance à la transition au Soudan soulignera l'importance pour le Conseil de préserver l'unanimité observée au cours des deux dernières années concernant le Soudan

Le Conseil de sécurité des Nations Unies se réunira cette semaine, suite au coup d'Etat qui a renversé le gouvernement de transition du Soudan, a annoncé, lundi, le Représentant spécial du Secrétaire général Antonio Guterres.

Volker Perthes, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Mission intégrée des Nations Unies pour l'assistance à la transition au Soudan, a déclaré qu'il ferait un compte-rendu au Conseil lors de la session de mardi, après la prise du pouvoir par les militaires et l'emprisonnement de politiciens et de hauts responsables, dont le Premier ministre Abdallah Hamdok.

Il a souligné l'importance pour le Conseil de Sécurité de préserver l'unanimité observée au cours des deux dernières années concernant le Soudan, "contrairement aux divisions que nous avons constatées dans d'autres pays de la région".

"Si cette unité est maintenue, je pense que cela contribuera à améliorer la situation, car les intervenants locaux prennent l'opinion internationale très au sérieux, en particulier les déclarations du Conseil de sécurité", a-t-il déclaré aux journalistes à New York, lors d'une conférence de presse organisée depuis Khartoum, la capitale du Soudan.

Au moins trois manifestants ont été tués et 80 autres blessés, lundi, par des tirs de soldats stationnés devant le quartier général de l'armée soudanaise dans la capitale Khartoum, selon un comité de médecins.

Les manifestations faisaient suite à l'arrestation par l'armée du Premier Ministre Hamdok et de membres du gouvernement civil à Khartoum, plus tôt dans la journée. Selon le Comité central des médecins soudanais, les forces de sécurité ont tiré sur les manifestants à balles réelles.

Lundi également, le général Abdelfattah al-Burhan, chef du conseil militaire au pouvoir au Soudan, a déclaré l'état d'urgence et dissous le Conseil souverain, qui avait été créé pour diriger le pays après l'éviction de l'ancien président Omar el-Béchir en 2019.

Volker Perthes a déclaré qu'il avait rencontré des responsables militaires dimanche après-midi, et que ceux-ci avaient indiqué au cours de cette réunion que, bien qu'ils soient ouverts au dialogue, ils étaient prêts à prendre le pouvoir par la force.

"J'ai fortement mis en garde contre une telle démarche", a-t-il déclaré.

Les lignes téléphoniques et l'Internet ont été coupés à Khartoum et des barricades brûlent toujours le long des routes, a déclaré Perthes, notant que "des tirs sporadiques sont audibles" dans la capitale, tout en mettant en garde contre la perspective d'une escalade de la violence à la tombée de la nuit.

"Le risque de voir plus de violence ou plus d'affrontements à la tombée de la nuit est bien réel, et il nous serait très, très difficile d'avoir une quelconque influence sur ce point, à part des déclarations invitant à la retenue", a ajouté Perthes.

Source : AA

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