Washington suspend 700 millions de dollars d'aide au Soudan et appelle à la restauration du gouvernement

Les États-Unis ont décidé de suspendre le versement de 700 millions de dollars de fonds d'urgence au Soudan en réponse au coup d'État militaire en cours dans le pays, a annoncé, lundi, le Département d'État.

Le porte-parole Ned Price a condamné le putsch, et a confirmé que la distribution de l'ensemble de l'aide serait mise en pause, car les fonds étaient "destinés à soutenir la transition démocratique du pays".

"Tout changement du gouvernement de transition par la force risque de compromettre l'aide dans nos relations bilatérales de manière plus générale", a averti Ned Price, ajoutant que les États-Unis étudient les options "pour la poursuite de l'aide au Soudan".

Il a en outre appelé les forces armées soudanaises à libérer immédiatement les personnes arrêtées, dont le Premier ministre Abdallah Hamdok, et à restituer le pouvoir au gouvernement de transition dirigé par des civils. Ce gouvernement, a déclaré Price, "représente la volonté du peuple soudanais, comme l'ont montré les importantes manifestations pacifiques de soutien du 21 octobre".

"Nous reconnaissons les griefs légitimes concernant le rythme de la transition, mais le limogeage des membres du gouvernement par le président du Conseil souverain, Abdelfattah Al-Burhan, et la dissolution des institutions gouvernementales, vont à l'encontre des aspirations démocratiques du peuple soudanais", a-t-il ajouté.

Et de conclure : "Les responsables militaires doivent immédiatement libérer et assurer la sécurité de tous les responsables politiques détenus, rétablir pleinement le gouvernement de transition dirigé par des civils et s'abstenir de toute violence contre les manifestants, notamment le recours à des tirs à balles réelles".

Au moins trois manifestants ont été tués et 80 autres blessés, lundi, par des tirs de soldats stationnés devant le quartier général de l'armée soudanaise dans la capitale Khartoum, selon un comité de médecins.

Les manifestations faisaient suite à l'arrestation par l'armée du Premier Ministre Hamdok et de membres du gouvernement civil à Khartoum, plus tôt dans la journée. Selon le Comité central des médecins soudanais, les forces de sécurité ont tiré sur les manifestants à balles réelles.

Lundi également, le général Abdelfattah al-Burhan, chef du conseil militaire au pouvoir au Soudan, a déclaré l'état d'urgence et dissous le Conseil souverain, qui avait été créé pour diriger le pays après l'éviction de l'ancien président Omar el-Béchir en 2019.

Source : AA

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