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- Le 28 Octobre 2024
La duchesse de Sussex, qui est métisse, a notamment affirmé, dimanche soir à la télévision américaine, que des membres de la famille royale s’étaient inquiétés de la couleur de peau de son fils Archie avant sa naissance.
Annoncée en grande pompe depuis plusieurs jours, l’interview du prince Harry, 36 ans, et surtout de sa femme, Meghan Markle, 39 ans, diffusée dimanche 7 mars sur la chaîne américaine CBS, a bel et bien tourné au règlement de comptes avec Buckhingham Palace.
Meghan Markle, qui est métisse, a notamment affirmé que des membres de la famille royale britannique s’étaient inquiétés de la couleur de peau de son fils Archie avant sa naissance. Ils ont exprimé des « inquiétudes (…) quant à savoir à quel point sa peau serait foncée », « ce que ça voudrait dire et à quoi cela ressemblerait », a-t-elle expliqué.
La duchesse de Sussex a expliqué que ces propos lui avaient été rapportés par son mari, sans vouloir donner l’identité de la ou des personnes ayant eu cet échange avec Harry parce que « ce serait très dommageable pour elles ». « C’était étrange », a dit Harry au sujet de cette conversation, refusant, lui aussi, de révéler qui en était à l’origine. « J’étais sous le choc. »
L’ancienne actrice a également déclaré que le palais de Buckingham avait refusé d’accorder une protection à l’enfant et que des membres de l’institution estimaient qu’Archie ne devrait pas recevoir de titre de noblesse, bien que ce soit la tradition.
Meghan Markle a aussi révélé avoir eu des idées suicidaires en raison de la couverture de sa personne par les médias britanniques, et que la famille royale a alors refusé qu’elle se fasse aider. « Je ne voulais juste plus être en vie. Et c’étaient des pensées constantes, terrifiantes, réelles et très claires », a dit la duchesse de Sussex.
« Et je suis allée voir l’institution, et j’ai dit que j’avais besoin d’aller quelque part pour obtenir de l’aide. J’ai dit que je ne m’étais jamais sentie comme ça avant (…) et on m’a dit que je ne pouvais pas, que ce ne serait pas bon pour l’institution. »
Si l’Américaine a dénoncé une « vraie campagne de dénigrement » de la part de l’institution royale et dit ne pas s’être sentie protégée par la famille royale, elle a pris garde de ne pas attaquer personnellement des membres de la couronne.
Elle a simplement affirmé que, contrairement à ce qui avait été rapporté par la presse britannique, ce n’était pas elle qui avait fait pleurer Kate, la duchesse de Cambridge, mais que l’inverse s’était produit lors d’un incident survenu avant son mariage avec le prince Harry, en 2018. Elle a précisé que Kate s’était excusée peu après.
Harry a été plus loin, avouant s’être senti « vraiment lâché » par son père, le prince Charles, alors qu’il vivait une période difficile. « Je suis vraiment déçu, a-t-il expliqué, parce qu’il est passé par quelque chose de similaire. Il sait ce qu’est que la douleur », rapportant que le prince Charles avait même refusé, un temps, de prendre ses appels au téléphone. Harry a toutefois précisé qu’il parlait de nouveau à son père. « Il y aura du travail » pour améliorer leur relation, « mais en même temps, je l’aimerai toujours ».
Il a aussi évoqué son frère, expliquant que les deux princes étaient « sur des trajectoires différentes », confirmant, en creux, que leur relation était distendue, tout en réaffirmant son affection pour son aîné. En revanche, le fils cadet de Charles et Diana a loué sa grand-mère, la reine Elizabeth II, affirmant ne pas l’avoir « prise par surprise » lorsqu’il a annoncé sa mise en retrait de la famille royale. « Ma grand-mère et moi avons une très bonne relation et une entente », a-t-il dit. « Et j’ai un profond respect pour elle. C’est mon colonel en chef. Elle le restera. »
Il a également affirmé que son père et son frère, le prince William, étaient « prisonniers » du système en tant que membres de la famille royale, une situation qui, a-t-il dit, lui inspire « beaucoup de compassion ». « Mon père et mon frère sont prisonniers » du système, a-t-il dit. « Ils ne peuvent pas le quitter », comme lui l’a fait après avoir réalisé qu’il était lui-même « prisonnier ».
Mardi, le quotidien britannique The Times avait publié des témoignages accusant la duchesse de Sussex de harcèlement lorsqu’elle vivait encore au sein de la famille royale. Le palais de Buckingham, « très préoccupé », a immédiatement annoncé l’ouverture d’une enquête, une décision inhabituelle pour l’institution peu accoutumée à régler ses conflits en public.
Les deux époux ont expliqué leur mise en retrait et leur départ pour les Etats-Unis par la conjonction d’une pression médiatique intenable et du manque de soutien de la famille royale.
De son côté, la monarchie britannique a décidé de faire front face à la menace de cette interview, offrant quelques heures avant l’intervention des Sussex l’image d’une famille unie lors des célébrations annuelles du Commonwealth.
Dans un discours télévisé préenregistré, la reine a souligné l’importance du « dévouement désintéressé et du sens du devoir » dont font preuve les soignants durant la pandémie de Covid-19, un signe que certains ne manqueront pas d’interpréter comme une critique adressée au couple princier.
Selon une source proche de la reine citée par le Sunday Times, Elizabeth II ne regardera pas l’interview de son petit-fils – diffusée lundi soir au Royaume-Uni –, et elle sera médiatiquement plus présente la semaine prochaine pour montrer que la monarchie « se concentre sur des questions importantes ».
Le journal explique aussi que des membres de la cour, qui n’ont pas hésité à qualifier l’interview de « cirque », se préparent à riposter « par de nouvelles révélations » sur le comportement du couple si la monarchie était attaquée.
« Ma plus grande inquiétude, c’était de voir l’histoire se répéter », a expliqué le prince de 36 ans, dans un autre extrait de l’émission spéciale de CBS, référence au destin tragique de sa mère Diana, morte en 1997 dans un accident de la route à Paris alors que son chauffeur tentait d’échapper aux paparazzis.
Au rayon des révélations, le couple a avoué s’être marié en secret trois jours avant la grandiose cérémonie officielle suivie par des millions de personnes à travers le monde en mai 2018. « Personne ne le sait. Mais nous avons appelé l’archevêque, et nous avons juste dit : “Ecoutez, ce spectacle, c’est pour le monde, mais nous voulons que notre union soit entre nous” », a expliqué Meghan Markle.
Le prince Harry a assuré que son épouse et lui avaient fait « tout [leur] possible » pour rester au sein de la famille royale. « Je suis triste que ce qui est arrivé soit arrivé, mais je sais (…) que nous avons fait tout notre possible pour que ça marche », a-t-il affirmé. « Oh mon Dieu, nous avons tout simplement fait tout ce que nous pouvions pour les protéger », a ajouté Meghan Markle, à ses côtés.
Le duc et la duchesse de Sussex ont annoncé en janvier 2020 qu’ils renonçaient à leur rôle au sein de la famille royale britannique, et ont perdu leurs derniers titres officiels en février.
Installé au Canada, puis en Californie, à Montecito, depuis mars, le duo a déjà résolument pris la tangente et capitalisé sur son image de couple moderne, mixte, tourné vers l’humanitaire, dans un pays où l’opinion leur est beaucoup plus favorable qu’en Angleterre.
Depuis leur déménagement, les époux ont créé leur fondation, Archewell, et se sont notamment engagés à produire des programmes pour Netflix, moyennant 100 millions de dollars (84 millions d’euros), selon plusieurs médias américains, et des podcasts pour Spotify. A cela s’ajoute un partenariat annoncé avec la plate-forme Apple TV+, en collaboration avec la présentatrice américaine Oprah Winfrey, qui a dirigé l’interview de dimanche, au cours de laquelle Meghan et Harry ont aussi révélé attendre une petite fille, leur deuxième enfant.
Le couple vaut de l’or et « Oprah » a vendu, selon le Wall Street Journal, cet entretien entre 7 millions et 9 millions de dollars (jusqu’à 7,6 millions d’euros) à CBS, tout en conservant les droits à l’international, source de juteux revenus, car une bonne partie de la planète attend ce rendez-vous télévisuel.
Source : Le Monde avec AFP