Est de la RDC : Le mandat des troupes de la SADC renouvelé d’une année
- Le 22 Novembre 2024
Le conflit au Tigré entre le gouvernement central éthiopien et le TPLF a déclenché une crise humanitaire inquiétante. Alors que les dénonciations concernant des violations des droits humains se multiplient, le Conseil de sécurité s’est réuni pour adopter une déclaration commune sur le conflit.
A l’ONU, la Russie et la Chine se sont opposés à l’adoption d’une déclaration sur la crise au Tigré. Celle-ci réclamait « la fin des violences » qui ont lieu dans cette région frontalière avec l’Erythrée depuis novembre 2020.
Selon des diplomates qui se sont confiés à l’AFP, les deux pays considèrent que le conflit armé qui se déroule dans la région relève d’une « affaire intérieure ». Plus précisément, ils demandent la suppression de la mention du projet de texte réclamant l’arrêt des violences au Tigré. Une demande jugée inacceptable par les pays occidentaux membres du conseil de sécurité.
La session du conseil de sécurité au cours de laquelle a été discutée le projet de déclaration, avait été demandée par l’Irlande, avec l’appui des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France. Elle intervient après le communiqué de Michelle Bachelet, haut-commissaire des Nations-Unies aux droits de l’homme, qui avait demandé un accès au Tigré pour enquêter contre d’éventuels crimes de guerres.
« Des rapports très inquiétants de violences sexuelle et sexiste, d'exécutions extrajudiciaires, de destruction et de pillage généralisés de biens publics et privés par toutes les parties continuent à nous être communiqués, ainsi que des rapports sur la poursuite des combats dans le centre du Tigré en particulier […] Des informations crédibles continuent également d'apparaître concernant de graves violations des droits de l'homme et du droit humanitaire par toutes les parties au conflit du Tigré en novembre 2020 », avait-elle indiqué. Et d’ajouter : « sans des enquêtes rapides, impartiales et transparentes et sans que les responsables aient à rendre des comptes, je crains que des violations continuent d'être commises en toute impunité et que la situation reste instable pendant longtemps ».
D’après plusieurs sources proches du dossier, ce blocage devrait définitivement enterrer l’idée d’une déclaration de l’ONU visant à mettre fin aux violences dans le Tigré. Il « n’y a pas de consensus » et « il n’est pas prévu d’aller plus loin », a déclaré à l’AFP un diplomate qui a préféré garder l’anonymat.
Pour rappel, depuis le 4 novembre 2020 qui marque le début de l’offensive militaire des troupes fédérales éthiopiennes contre le TPLF, la crise au Tigré a poussé des dizaines de milliers de personnes à fuir le pays et fait plus de 470 000 déplacés selon le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
Source : Agence Ecofin