Liban : Hassan Diab menace de suspendre la "gestion des affaires courantes" par son gouvernement

Le 22 octobre, le président libanais Michel Aoun a chargé Saad Hariri de former un gouvernement, après que Mustafa Adib ait échoué à rassembler une majorité.

Le chef du gouvernement libanais Hassan Diab a menacé, samedi, de suspendre ses activités afin de pousser à la formation d'un nouveau gouvernement.

C'est ce qui ressort du discours de Diab diffusé par les chaînes locales depuis le siège du gouvernement (centre-ville de Beyrouth).

Diab a déclaré : "Je considère que la situation pourrait me conduire à suspendre mes activités, et j'y aurai recours, bien que cela aille à l'encontre de mes convictions, afin de faire pression pour la formation d'un nouveau gouvernement".

Et d'ajouter : "Les conditions sociales se détériorent et la politique devient de plus en plus complexe. Un gouvernement normal ne peut y faire face sans consensus politique, alors que dire d'un gouvernement intérimaire ( ?)".

En raison des dissensions entre les forces politiques, le Liban n'a pas encore été en mesure de se doter d'un nouveau gouvernement, depuis la démission du gouvernement Diab le 10 août dernier, 6 jours après l'explosion dévastatrice survenue dans le port de la capitale, Beyrouth.

Diab a souligné : "Il n'y a pas de solution, sauf à former un nouveau gouvernement, et il n'y a pas de solution à la crise sociale sans résoudre la crise financière".

"À quoi servent les luttes politiques et partisanes pour obtenir un ministre en plus ou en moins si le pays s'effondre ? Le Liban est en danger, et la seule solution est de former un nouveau gouvernement", s’est-il insurgé

Le 22 octobre, le président libanais Michel Aoun a chargé Saad Hariri de former un gouvernement, après que Mustafa Adib ait échoué à rassembler une majorité.

Diab a estimé que le Liban "a atteint le point de rupture après l'effondrement, avec la crainte de ne plus être à l'abri des dangers".

"Les Libanais souffrent d'une grave crise sociale, qui risque de s'aggraver si un nouveau gouvernement soutenu politiquement n'est pas formé", a-t-il déclaré.

Dans un contexte connexe, plusieurs villes libanaises ont connu, samedi, des manifestations populaires pour le cinquième jour consécutif, rejetant les conditions de vie et protestant contre la dévaluation de la monnaie locale, la "lire".

Selon le correspondant de l'Agence Anadolu, des centaines de manifestants, brandissant des drapeaux libanais, se sont rendus au ministère de l'économie, pour poursuivre la marche vers l'association des "banques" (centre de Beyrouth), en scandant des slogans dénonçant les difficiles conditions de vie.

Les manifestations ont repris dans les rues du Liban depuis le début de la semaine dernière, alors que la monnaie locale a atteint son niveau le plus bas, pour dépasser pour la première fois 10 000 livres pour un dollar au marché noir.

Source : AA

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