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- Le 22 Novembre 2024
Le premier ministre sortant, Andrej Babis, a été devancé par la coalition de Petr Fiala lors des législatives de samedi, mais c’est Milos Zeman qui doit officiellement arbitrer.
Le président tchèque, Milos Zeman, malade depuis quelque temps, a dû être hospitalisé dimanche 10 octobre, et placé en soins intensifs, peu après avoir rencontré le premier ministre sortant, son allié le populiste milliardaire Andrej Babis, qui a l’espoir de se maintenir au pouvoir malgré sa courte défaite aux législatives. Cette hospitalisation d’urgence suspend le processus de désignation du nouveau gouvernement.
Le pays se demandait depuis l’annonce des résultats samedi qui de Babis, avec les 27,14 % de son parti ANO, ou de Petr Fiala, dont la coalition Ensemble a remporté 27,78 % des voix, serait choisi par le président pour diriger le prochain gouvernement.
Victoire surprise et fragile de Fiala
Dans un premier temps, les résultats partiels publiés par le site officiel des élections avaient donné le Premier ministre sortant confortablement en tête, conformément aux sondages. Mais l’écart a ensuite fondu, et le résultat a basculé avec le décompte des bulletins de vote des grandes villes.
Le chef de file d’Ensemble, Petr Fiala, a dit dès samedi soir son ambition de former le prochain gouvernement, en affirmant avoir un mandat « fort ». « Monsieur le président devra en tenir compte », a-t-il insisté.
L’alliance d’opposition Ensemble – de centre droit, composée de trois partis – disposerait d’une majorité de 108 sièges au Parlement, qui compte 200 élus, si elle formait une coalition plus large avec le Parti pirate tchèque et le mouvement centriste des Maires et indépendants, STAN.
« Nous verrons ce que le président dira »
Constitutionnellement, c’est au président qu’il revient de désigner le nouveau premier ministre. Or, avant le scrutin, Milos Zeman avait laissé entendre qu’il choisirait M. Babis. Il l’a d’ailleurs rencontré dimanche matin, avant un rendez-vous plus officiel initialement prévu pour mercredi, selon son entourage. Le chef de l’Etat a aussi assuré qu’il donnerait mandat pour rassembler une majorité à un chef de parti, et non à un chef de coalition.
« Nous verrons ce que le président dira », a déclaré M. Babis, en ajoutant devant les journalistes : « Je suis un manager, ma place est au gouvernement. » Le dirigeant politique âgé de 67 ans, a fait fortune dans l’agroalimentaire, dans la chimie et dans les médias. Il est soupçonné de fraude aux subventions européennes, et l’Union européenne lui reproche un conflit d’intérêts entre ses rôles d’homme d’affaires et d’homme politique. Son nom figurait aussi dans les « Pandora Papers », pour avoir utilisé l’argent de ses sociétés offshore pour financer l’achat de propriétés dans le sud de la France.
Vingt élus pour l’extrême droite, aucun pour les communistes
Un quatrième parti siégera au Parlement, le mouvement d’extrême droite Liberté et démocratie directe, SPD, dirigé par l’homme d’affaires Tomio Okamura, né à Tokyo, qui a obtenu près de 10 % des voix et devrait pouvoir compter sur 20 élus.
Avec un score de 3,6 %, les communistes n’ont pas franchi samedi la barre des 5 % et seront exclus du Parlement pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale.
Le taux de participation a atteint plus de 65 %, contre 60,84 % lors des précédentes élections législatives, en 2017.
Source : Le Monde avec AFP