Myanmar : Défection de plus de 100 policiers sur fond de recrudescence des tensions

Le chef par intérim de la police de Yangon, Tin Min Tun, est le transfuge le plus gradé à avoir rejoint le mouvement de désobéissance civile cette semaine, a rapporté le journal local "Irrawaddy"

Au Myanmar, plus de 100 policiers ont fait défection, vendredi, refusant de se plier aux ordres de la junte militaire, après la répression sanglante des manifestations contre le coup d'Etat.

Le chef par intérim de la police de Yangon, Tin Min Tun, est le transfuge le plus gradé à avoir rejoint le mouvement de désobéissance civile cette semaine, a rapporté le journal local "Irrawaddy".

Dans un message vidéo diffusé par les médias locaux en début de semaine, Min Tun a déclaré que la police et les soldats avaient "franchi la ligne rouge".

"Les manifestants sont des civils désarmés, exigeant pacifiquement le rétablissement de la démocratie, et la plupart d'entre eux sont des jeunes qui défendent leurs droits", a-t-il ajouté.

S'adressant aux forces de sécurité, Min Tun a déclaré : "N'avez-vous pas honte de tuer ces gens ? Vous vous comportez comme si vous étiez sur un champ de bataille."

Njun Hanin Thang, un des officiers qui a refusé d'obéir aux ordres de l'armée, a à son tour déclaré à l'Agence Anadolu : "Comment pouvons-nous tirer sur des manifestants pacifiques ? C'est comme tuer les membres de notre famille, et c'est pourquoi nous avons refusé de nous plier aux ordres."

Il a indiqué qu'il se cachait par crainte d'être arrêté par la police, mais s'est engagé à continuer à soutenir les manifestations contre le coup d'État.

Thang a refusé d’ouvrir le feu sur les manifestants dans la ville de "Falam", dans l'état de "Chin".

Depuis le coup d'Etat militaire mené par les chefs de la junte militaire au Myanmar début février, plus de 60 personnes ont été tuées et plus d'un millier d'autres ont été arrêtées lors de manifestations dénonçant le coup d'Etat militaire.

Début février, la junte militaire a mené un coup d'État, suivi de l'arrestation de hauts responsables du pays, dont le président Win Myint et la chancelière Aung San Suu Kyi.

Le lendemain même, des manifestations populaires ont eu lieu dans tout le pays rejetant le coup d'État, et l'administration militaire a annoncé l'imposition de la loi martiale dans 7 régions de Yangon et de Mandalay.

Source : AA

De la même section International