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- Le 22 Novembre 2024
La Russie a annoncé lundi avoir mis au point une technologie permettant de surveiller les réseaux sociaux et de repérer les comportements "destructeurs" au sein de la jeunesse, afin d'aider à empêcher la multiplication des incidents violents
Le 20 septembre dernier, un étudiant a ouvert le feu à l'université d’Etat de Perm, dans le centre de la Russie. Bilan : six morts et une trentaine de blessés. "Un grand malheur pour le pays", avait réagi le président russe Vladimir Poutine à la télévision.
Face à la multiplication d'attaques de ce type, le pouvoir russe a décidé de réagir et a annoncé la mise au point d'une technologie capable de repérer les comportements "destructeur" de la jeunesse, sur les réseaux sociaux.
Selon l'agence gouvernementale chargée de la jeunesse, Rosmolodioj, une ONG créée en 2018 à l'initiative du président Vladimir Poutine, le Centre pour l'étude et l'observation des réseaux de la jeunesse, a conçu un logiciel permettant de "rapidement repérer la diffusion de sous-cultures destructrices parmi les jeunes".
"Le système sera utilisé pour surveiller la partie librement consultable du segment russe des réseaux sociaux populaires", a expliqué Rosmolodioj dans un communiqué transmis à l'AFP.
17,5 millions investis
Un autre système baptisé "Angel.Destruktiv" et mis au point par la même ONG permet également de surveiller les télécommunications et l'internet en général, selon la même source.
Ce second logiciel alerte les autorités sur les informations conduisant les "enfants et les jeunes à prendre des décisions qui mettent leur vie en danger", ainsi que les "signes d'états déviants" particulièrement destructeurs.
Selon Rosmolodioj, cette ONG fournit déjà des informations aux forces de l'ordre sur les "intentions de commettre des actes illégaux ou asociaux".
Les journaux russes RBK et Vedomosti avaient écrit en septembre que le gouvernement avait alloué plus d'un milliard et demi de roubles (environ 17,5 millions d'euros) à la conception d'un tel système.
"Menace très grave envers la liberté d'expression"
Les défenseurs des droits humains s'inquiètent pour leur part du fait que cette technologie puisse être utilisée pour faire taire les voix critiques du pouvoir. Ils craignent qu'une telle technologie puisse être en mesure d'automatiser "la répression des activités en ligne" et dénoncent une "menace très grave envers la liberté d'expression".
"Il est très peu probable que l'objectif ultime soit atteint, mais ce système peut entraîner des problèmes pour de nombreux utilisateurs et militants", a estimé auprès de l'AFP Sarkis Darbinian, un avocat au sein de l'ONG de défense des droits digitaux Roskomsvoboda.
Selon lui, cette technologie comporte d'"énormes risques pour la liberté des personnes qui expriment des opinions négatives envers le pouvoir".
Les autorités russes n'ont cessé ces dernières années de renforcer leur contrôle de l'internet au nom de la protection des mineurs et de la lutte contre l'extrémisme. Mais en parallèle, la pression s'est accentuée sur les différents opposants au pouvoir et à Vladimir Poutine. Les dernières élections législatives, mi-septembre, ont été contestées par les observateurs internationaux et l'Union européenne avait dénoncé un "climat d'intimidation". Pendant ce temps, l'opposant alexei navalny ets toujours emprisonné et a été visé par de nouvelles accusations pour "extrémisme" la semaine dernière.
Source : lalsace.fr