Est de la RDC : Le mandat des troupes de la SADC renouvelé d’une année
- Le 22 Novembre 2024
Le Monde Afrique lance un nouveau rendez-vous hebdomadaire sur ce qu’il faut retenir de l’épidémie et de son impact sur le continent.
Avec une baisse de 9 % du nombre des contaminations au cours de la dernière semaine de février et de 15 % sur l’ensemble du mois, les chiffres publiés jeudi 4 mars par les Centres de contrôle des maladies en Afrique (Africa CDC) confirment un reflux de l’épidémie sur le continent. Cette tendance se traduit également sur le nombre de morts enregistrés, avec une baisse respectivement de 15 % et 18 %.
Au total, 3,9 millions de cas et 104 000 décès dus au Covid-19 avaient été déclarés à cette date. Les cinq pays qui enregistrent le plus de nouveaux cas sont, par ordre décroissant, l’Afrique du Sud, l’Ethiopie, la Tunisie, l’Egypte et la Zambie. Le nombre de tests PCR, qui s’élevait à 750 000 la dernière semaine pour 55 pays, demeure très insuffisant mais l’Africa CDC espère que la livraison de quelque 9 millions de tests antigéniques, plus faciles et plus rapides à analyser, permettra d’améliorer le dépistage du virus.
ONZE PAYS ONT REÇU LEURS PREMIÈRES « DOSES COVAX »
Après le Ghana et la Côte d’Ivoire la semaine dernière, l’Angola, la Gambie, le Kenya, le Lesotho, la République démocratique du Congo (RDC), le Nigeria, le Rwanda, le Sénégal et le Soudan ont à leur tour réceptionné leurs premières livraisons de vaccins grâce au mécanisme de solidarité internationale Covax. Les campagnes de vaccination ont ainsi pu débuter dans plusieurs d’entre eux.
Cette initiative pilotée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Alliance du vaccin (GAVI) s’est engagée à assurer d’ici la fin de l’année, la vaccination de 20 % de la population de 92 pays à revenus faibles ou intermédiaires, dont la majorité se trouve en Afrique. Les 10 millions de doses distribuées proviennent du laboratoire AstraZeneca/Oxford. Seul le Rwanda a reçu un peu plus de 100 000 doses de Pfizer-BioNtech, dont la conservation exige une chaîne du froid capable de maintenir la température à - 80 °C. Covax a par ailleurs mis à jour son programme de livraisons : l’Afrique devrait recevoir 75 millions de doses d’ici à la fin du mois de mai.
L’ AFRIQUE DU SUD ALLÈGE LES RESTRICTIONS
Le recul très important du nombre de contaminations au cours des dernières semaines permet au pays le plus touché du continent, avec plus de 50 000 morts, d’assouplir les règles contraignant la circulation ainsi que les rassemblements. La vente d’alcool est à nouveau autorisée. Un couvre-feu reste toutefois en vigueur de minuit à 4 heures du matin. « Le pays est clairement sorti de la seconde vague », a déclaré le président Cyril Ramaphosa en annonçant sa décision de ramener le dispositif d’alerte à son plus bas niveau depuis le début de l’épidémie il y a un an.
L’apparition du variant 501Y.V2 dit « sud-africain », dont la contagiosité est deux fois supérieure à la souche initiale du virus, a contraint le gouvernement à faire un virage à 180 degrés dans sa stratégie vaccinale. Il a dû abandonner le vaccin d’AstraZeneca-Oxford sur lequel il avait initialement porté son choix pour se tourner vers l’américain Johnson & Johson. Selon les essais réalisés localement, le sérum élaboré par le laboratoire britannique perd la majeure partie de son efficacité contre le variant.
CHASSE AUX FAUX VACCINS ET AUX MASQUES CONTREFAITS
2 400 doses de vaccins et 3 millions de masques contrefaits ont été saisis, mercredi 3 mars, par les autorités sud-africaines dans la ville de Germiston (province de Gauteng) suite à une alerte lancée par Interpol. Deux Chinois et un Zambien ont été interpellés. Le réseau de contrefaçon avait été initialement identifié en Chine où plus de 80 suspects ont été arrêtés. « S’il faut se féliciter du succès de cette opération, ce n’est malheureusement que le sommet de l’iceberg s’il s’agit d’évaluer le crime organisé lié au Covid-19 », a déploré le secrétaire général d’Interpol, Jürgen Stock.
LE RWANDA EN APPELLE À L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE
Le Centre biomédical du Rwanda a annoncé le lancement, en collaboration avec l’Université du Rwanda, d’un programme de recherches s’appuyant sur l’intelligence artificielle et l’analyse de données pour prédire l’évolution de l’épidémie. Baptisé Laisdar (Leveraging Artificial Intelligence and Data Science Techniques in Harmonizing, Accessing and Analysing SARS-COV-2/COVID-19 Data in Rwanda), il bénéficiera d’un budget de 1 milliard de francs rwandais (854 000 euros) octroyés par le Canada.
Son objectif est de fournir une aide à la décision aux autorités au niveau des districts. Ce programme fait partie d’un projet plus vaste auquel sont associés plus d’une dizaine de pays sur le continent. Le recours à l’intelligence artificielle y est testé à la fois pour surveiller l’épidémie et piloter les réponses sanitaires et économiques.
LE CHIFFRE 34 %
A peine plus d’un tiers des mesures sanitaires, sociales ou économiques prises en réponse à la pandémie ciblent volontairement les femmes, selon le Covid-19 Global Gender Tracker, un outil élaboré par ONU Femmes et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) pour mesurer les inégalités liées au genre. « 70 % du personnel de santé et la majorité des travailleurs du secteur informel, les premiers touchés par la pandémie, sont pourtant des femmes », a rappelé Oulimata Sarr, directrice d’ONU Femmes pour l’Afrique de l’Ouest et centrale à la veille de la Journée des droits des femmes, le 8 mars. Au Sénégal, ce taux tombe à 15 %. Il atteint en revanche plus de 50 % au Rwanda et en Ouganda et 80 % au Zimbabwe.
Source : Le Monde