Algérie. Sonatrach : une sortie de crise honorable et reprise des investissements

« Le désinvestissement a atteint 1000 milliards de dollars et a touché toutes les compagnies pétrolières du monde en 2020 », avait rappelé le PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar.Sonatrach n’a pas échappé à la conjoncture Covid19 et a connu, à l’instar de l’ensemble des compagnies pétrolières, même les ‘majors’, une année 2020 très difficile.

Les managers de Sonatrach, à leur tête le Président-Directeur Général Toufik Hakkar, ont fait montre durant cette année fatidique de clairvoyance dans leur gestion et ont réussi un véritable exploit en surmontant la perte de 40% de ses revenus puis, continuant sur leur lancée, à équilibrer les recettes et les dépenses de Sonatrach, pour lui permettre de sortir de la zone dangereuse avec le minimum de pertes.

Ce n’est pas le cas de nombreuses autres compagnies internationales qui ont été obligées de  réduire leur effectif et leurs dépenses de manière drastique, à l’instar d’ExxonMobil qui a perdu 40% de sa valeur boursière et a accusé une dépréciation de près de 20 milliards de dollars en fin d’année.

Comme premières mesures prises par les compagnies pétrolières suite à la chute des prix du pétrole entrainés vers le bas par une chute de consommation sans précédent, il y a eu la réduction de l’investissement aussi bien au niveau de l’exploration que de la production, Total ayant réduit de 8 milliards de dollars ses investissements au Canada.

L’autre mesure a consisté en la suppression de milliers d’emplois, à l’instar d’ExxonMobil qui devrait les réduire de 14000 d’ici la fin de l’année en cours, de même que Shell qui annonce la suppression de 9000 emplois pour la même période.

Les spécialistes de la question estiment qu’en cas de réduction des investissements très forte et prolongée dans le temps ferait monter les prix du pétrole qui dépassera rapidement la barre des 100 dollars le baril, car en réduisant les investissements, c’est la production qui serait aussi réduite alors qu’avec les accalmies de la pandémie et l’impératif de faire redémarrer la machine économique des pays, la demande de pétrole irait en augmentant et cela créerait donc un déséquilibre qui influera sur les prix.

Sur un autre registre, la tendance et les accords entre pays pour se diriger de plus en plus vers les énergies renouvelables obligent les compagnies pétrolières à redéfinir leurs stratégies et à rediriger leurs investissements vers ce nouvel axe.

Ceci est juste, mais des études réalisées par divers spécialistes en énergies font craindre une offre trop réduite en pétrole, entrainant automatiquement une flambée inédite des prix du baril et, par effet domino, toucherait tous les secteurs économiques mondiaux.

Pour Sonatrach donc, le retour à l’investissement dans l’exploration et l’investissement pour mettre à jour de nouveaux gisement est la résultante d’un ‘confort financier’ réalisé grâce à l’exploit de la direction de la compagnie nationale.

Ces deux axes permettront à Sonatrach de se maintenir à niveau car la demande en énergies fossiles a encore un bel avenir. Dans ce cadre, un budget de 40 milliards de dollars a été dégagé pour entamer sereinement le plan quinquennal allant jusqu’à 2025.

C’est d’ailleurs ce que n’a pas manqué de relever le premier ministre, ministre des finances, devant les députés pour présenter le plan d’action de son gouvernement et qui annonçait que l’investissement dans les hydrocarbures constituait l’une des grandes actions de son plan, un investissement qui devrait atteindre 10 milliards de dollars d’ici deux années alors qu’il ne dépasse pas les milliards actuellement.

Cette annonce conforte donc Sonatrach dans sa démarche d’injecter 40 milliards de dollars durant les cinq prochaines années, dont 51% en dinars, dirigés notamment vers l’exploration et l’exploitation de plusieurs gisements qui devraient aider Sonatrach à atteindre ses objectifs consistant en la dynamisation de la production nationale de pétrole, en exploitant des gisements probables dans les régions sud-ouest et sud-est.

En plus, la compagnie pétrolière nationale devrait pouvoir répondre à la demande locale qui atteindrait 70 millions de tonnes équivalents pétrole (TEP) d’ici 2024, tout en maintenant le volume des exportations à plus de 90 millions TEP par an.

Ainsi, le plan d’investissement mis en place par Sonatrach prévoit l’exploitation de 18 nouvelles découvertes de gisements en plus de la mise en place de nombreuses infrastructures pétrolières et gazières à travers le territoire national.

Il y a aussi le gazoduc Medgaz qui constitue un investissement majeur de Sonatrach et qui devrait entrer en exploitation d’ici quelques semaines pour relier Arzew à Cordoue en Espagne, directement.

Les investissements concernent les infrastructures de pétrochimie ne sont pas en reste, ainsi que le développement des anciens gisements pour maintenir leur niveau de production actuel.

Cette stratégie d’investissement que mène Sonatrach devrait permettre à l’Algérie d’engranger des rentrées en devises fort importantes pour permettre de mener la politique de réforme économique engagée par les pouvoirs publics. Grâce donc à la vision éclairée de Sonatrach et de ses dirigeants, l’avenir économique de l’Algérie peut être envisagé sous un nouvel angle plus performant.

Source : la patrie news

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