Cameroun : HRW et Amnesty dénoncent la poursuite des "répressions"

Les organisations de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch (HRW) et Amnesty international ont dénoncé dans une déclaration conjointe, mercredi, la « répression » au Cameroun et réclamé la libération d’une centaine d’opposants détenus depuis le 22 septembre 2020.

Les autorités camerounaises « devraient remettre en liberté, immédiatement et sans conditions, toutes les personnes arrêtées pour avoir exprimé leur point de vue politique ou pour avoir exercé leur droit à la liberté de réunion pacifique, et mettre fin à la campagne de répression contre les manifestants pacifiques et les détracteurs du gouvernement », ont déclaré les deux ONG.

« En septembre dernier, des Camerounais ont courageusement contesté les actions de leur gouvernement, qui a réagi avec violence et mépris », a déclaré Ilaria Allegrozzi, chercheuse senior sur l’Afrique centrale à Human Rights Watch, citée dans le communiqué.

« Un an plus tard, la répression continue, des manifestations sont encore interdites et des manifestants pacifiques sont toujours en prison », a déploré la même source.

Par ailleurs, les deux ONG ont estimé que les forces de défense et de sécurité du Cameroun ont commis des exactions sur des citoyens camerounais lors des manifestations de septembre 2020, et regretté que ces soldats n’aient pas fait ne serait-ce que l’objet d’enquête sur des cas de violation avérées des droits de l’homme.

Le 22 septembre 2020, plus de 500 personnes dont des militants et sympathisants du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) de l’opposant Kamto avaient été arrêtés par des forces de l’ordre camerounaises, à l’occasion des manifestations organisées par cette formation politique sous le sceau des « marches pacifiques », rappelle le communiqué.

Dans un communiqué publié mercredi, l’opposant camerounais, Maurice Kamto, a souligné qu’il s’agit d’un « triste anniversaire » rappelant que « 124 de nos compatriotes croupissent encore dans les geôles du régime, parmi lesquels 116, tous des civils, comparaissent devant des tribunaux militaires pour des chefs d’inculpation aussi vides que ridicules par certains aspects, tels que : tentative de révolution, rébellion, défaut de carte nationale d’identité, attroupement aggravé, tentative d’insurrection en coaction, conspiration, outrage au Président de la République ».

Les autorités camerounaises avaient précisé à plusieurs reprises que les personnes arrêtées le 22 septembre 2020 étaient poursuivies notamment pour « tentative d’insurrection » ou de « révolution ».

Certaines ont déjà été condamnées pour ces chefs d’accusation.

Source : AA

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