Le Maroc et l’Algérie, parmi les premiers pays africains à recevoir les vaccins anti Covid-19

Contrairement aux pays africains et en développement, le Maroc et l'Algérie ont commencé la vaccination à la fin du mois de janvier 2021, soit juste un mois après le démarrage de la vaccination dans l'espace européen.

En effet, au Maroc comme en Algérie, les premières livraisons de vaccins, venus de Russie, de Chine et du Royaume-Uni, sont arrivées fin janvier, permettant aux deux pays maghrébins de lancer officiellement leurs campagnes de vaccination.

Dans le royaume chérifien, c’est le roi Mohamed VI en personne, qui a reçu la première injection, depuis le Palais Royal de Fès, le 28 janvier dernier, tandis qu’en Algérie, la première personne à avoir été officiellement vaccinée est une dentiste de Blida, le 30 du même mois.

Le Maroc, qui compte 36 millions d’habitants, a commandé 65 millions de doses aux laboratoires britanniques AstraZeneca et chinois Sinopharm.

Selon un communiqué du Palais Royal, la vaccination « sera gratuite pour l’ensemble des citoyens » avec pour objectif « d’immuniser toutes les composantes du peuple marocain (…) dans la perspective d’un retour progressif à une vie normale ».

La campagne « se déroulera de façon progressive (...) et bénéficiera à l’ensemble des citoyens marocains et résidents de 17 ans et plus », précise le royaume.

À ce stade, et dans l’attente de l’ensemble des livraisons de doses vaccinales, les autorités sanitaires une stratégie avec des priorités et des objectifs clairs.

Sont jugés comme prioritaires, les professionnels de la santé de plus de 40 ans, les autorités publiques, les militaires, les enseignants de plus de 45 ans, et les personnes âgées de plus de 75 ans.

Pour sa part, l’Algérie, qui a notamment indiqué avoir déjà commandé 500 mille doses du vaccin russe Spoutnik-V, en a reçu à ce stade, 50 mille doses auxquelles s’ajoutent 50 mille autres, livrées par AstraZeneca.

Les autorités sanitaires se sont fixées pour objectif de procéder à la vaccination de 75% de la population.

Pour autant, la campagne de vaccination a démarré par des polémiques quant à la faible quantité de doses réceptionnées.

Dans une interview diffusée dimanche par le média en ligne TSA, le docteur Bekkat Berkani, président du conseil de l’ordre des médecins, s’étonne du manque de vaccins.

« Il y a 50 mille médecins, soit l’équivalent des 100 mille doses réceptionnées. Les infirmiers sont tout aussi nombreux. Alors, les deux avions qui ont ramené les 100.000 doses de vaccins vont aller rien que pour le corps médical. Et les autres, notamment les personnes âgées ? » s’interrogeait-il.

Mais si les inquiétudes sont légitimes, elles pourraient rapidement se dissiper grâce aux négociations menées par le pays pour produire le vaccin russe localement en Algérie.

En effet, « le Groupe pharmaceutique public Saidal est en cours de négociations avec un opérateur russe dans le cadre de la production du vaccin Spoutnik V anti-Covid-19 en Algérie pour assurer sa disponibilité au profit de la population nationale », a fait savoir le directeur général de l’Agence nationale des produits pharmaceutiques, Kamel Mansouri, au cours d’une interview à l’ENTV.

Il assure que le but de cette démarche est « de permettre la production locale de Spoutnik V pour le rendre disponible » rapidement pour éviter d’être confronté à « une problématique pour acquérir le vaccin au niveau mondial ».

Dans l’attente d’une concrétisation de contrat, l’Algérie devrait recevoir une seconde livraison du vaccin russe en février, puis une autre dès le mois de mars, qui permettrait d’élargir les publics bénéficiaires des injections.

S’agissant du Maroc, qui a affiché l’objectif de vacciner 80% de la population de plus de 17 ans, les problèmes de délais de livraison se font également ressentir.

S’il a déjà reçu 2,5 millions de doses, le royaume pourrait réceptionner 4,5 millions de doses de Astrazeneca et 700 mille doses de Sinopharm dans les prochains jours, selon Medias24.

Si cette livraison arrive, le Maroc portera à presque 4 millions, le nombre de citoyens vaccinés en ce début d’année 2021.

Yassine Badr, fonctionnaire de la région de Nador (oriental), interrogé par l'Agence Anadolu, s’inquiète de la lenteur du déploiement des vaccins.

« Si on ne fait pas partie du public prioritaire pour le vaccin, on en bénéficiera seulement dans plusieurs mois et d’ici là, la situation va encore s’aggraver » s’inquiète le trentenaire.

Il souligne, par ailleurs, qu’au-delà des effets sanitaires de la crise, les conséquences économiques sur certains secteurs sont dramatiques.

Le jeune marocain rappelle que « tant que le tourisme est à l’arrêt dans le royaume, tous ceux qui vivent de ça, notamment les commerçants, les restaurateurs et les hôteliers, sont dans une situation alarmante ».

En réalité, la question des délais de livraison des doses de vaccins est un problème mondial qui ne touche pas uniquement l’Afrique mais l’ensemble des pays ayant passé des commandes.

La France est elle aussi touchée par le phénomène et malgré une campagne de vaccination lancée en grande pompe, de nombreuses personnes, y compris faisant partie des publics prioritaires, ont vu leurs rendez-vous annulés faute de doses disponibles.

Pour rappel, au Maroc, l’épidémie de coronavirus a déjà fait près de 8 500 morts. En Algérie, moins de 3 mille personnes sont décédées de leur infection.

Source: АА

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