Le Parlement européen vote la réforme de la Carte bleue des migrants qualifiés et des réfugiés

Les eurodéputés ont adopté, mercredi, la réforme de la directive relative à la "Carte bleue" européenne qui vise à faciliter l’emploi de ressortissants hautement qualifiés issus de pays tiers, a annoncé le Parlement européen sur son site.

« La réforme a été adoptée par 556 voix pour, 105 contre et 31 abstentions. Il devra désormais être approuvé par le Conseil et publié au Journal officiel de l’UE avant de pouvoir entrer en vigueur. Les États membres disposeront alors d'une période de deux ans pour mettre leur législations nationales en conformité avec la directive », explique le communiqué de presse.

En réalité « la Carte bleue », l’équivalent de « Greend card » américain existe depuis 2009 et « définit les conditions d'entrée et de séjour que les ressortissants de pays tiers (et les membres de leur famille) doivent remplir pour occuper un emploi hautement qualifié dans les États membres de l’UE ».

Mais comme l’explique le parlement, les conditions n’étaient pas attractives et les personnes qualifiées préféraient d’autres pays notamment les Etats-Unis.

« Seules 36 806 Cartes bleues ont été émises en 2019 dans l'UE dont la plupart par l'Allemagne », précise le communiqué.

-- Des critères moins stricts pour les candidats et les employeurs

Afin de remédier à ce problème et attirer plus de monde, le parlement a donc décidé de réformer le dispositif. Ainsi, « les candidats devront présenter un contrat de travail ou une offre d'emploi ferme d'une durée minimale de six mois au lieu de 12 mois ».

En outre, « le seuil salarial pour les demandeurs a été réduit à au moins 100% mais pas plus de 160% du salaire annuel brut moyen dans l'État membre contre 150% actuellement, sans limite supérieure », décrit encore le parlement européen.

L’autre changement important concerne désormais les réfugiés.

En effet, comme l’annonce le parlement, « les bénéficiaires d'une protection internationale, tels que les réfugiés, pourront demander une Carte bleue dans d’autres États membres que celui où ils ont reçu l'asile ou un autre statut de protection ».

De même, le parlement facilite « la reconnaissance de qualification en cas d’expériences professionnelles pertinentes ».

-- Davantage de droits pour les bénéficiaires et leurs familles

Dans la législation précédente, un détenteur de la Carte bleue ne pouvait pas se déplacer dans un autre Etat que dans lequel il travaillait.

Désormais, les députés autorisent « les détenteurs d'une Carte bleue européenne à pouvoir se déplacer plus facilement d’un État membre à l’autre après une période initiale de 12 mois dans le premier État membre ».

Surtout, la réforme va permettre aux nouveaux hôtes « de réunir plus rapidement les membres de leur famille grâce à des procédures de regroupement plus rapides » tout en facilitant « l'accès au marché du travail pour les membres de leur famille qui les accompagnent ».

Après le vote en plénière, le rapporteur Javier Moreno Sánchez (S&D, ES) a affirmé: "Nous devons faire notre maximum pour améliorer la migration légale en Europe et, surtout, faciliter l'arrivée de travailleurs qualifiés qui contribuent au développement de notre continent. Un régime plus attractif et viable apporte une réelle valeur ajoutée aux régimes nationaux existants. À l'avenir, nous avons l'intention d'aller plus loin pour que les travailleurs occupant des emplois moyennement ou faiblement rémunérés puissent contribuer positivement à notre société, de la même manière que les titulaires de la carte bleue."

Source : AA

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