Est de la RDC : Le mandat des troupes de la SADC renouvelé d’une année
- Le 22 Novembre 2024
Au total, 734 victimes ont été tuées par des groupes armés et les forces gouvernementales dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri sous état de siège depuis 4 mois dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a rapporté, mercredi Human Rights Watch (HRW).
« Entre l’entrée en vigueur de l’état de siège le 6 mai et le 10 septembre, divers groupes armés – dont certains restent non-identifiés – ont tué au moins 672 civils et les forces de sécurité congolaises ont tué 67 autres civils, dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu », a déclaré HRW, se basant sur les données recueillies par le Baromètre sécuritaire du Kivu, une initiative conjointe de HRW et du Groupe d’étude sur le Congo (GEC).
« Si le gouvernement congolais reconnaît la nécessité de sécuriser davantage les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu, l’imposition de l’état de siège n’a pas permis d’y parvenir », a déclaré Thomas Fessy, chercheur principal sur la RD Congo à Human Rights Watch. « Bien que le gouvernement s’efforce de dépeindre ses actions en succès militaires, bon nombre d’habitants de l’est de la RD Congo vivent toujours dans la peur constante du prochain massacre. », affirme-t-il.
Les Forces démocratiques alliés (ADF), groupe armé d’origine ougandaise, est responsable de la majouté de ces exactions avec le groupe armé CODECO [ coopérative pour le développement du Congo] en Ituri.
Le Président Félix Tshisekedi a affirmé que confier le pouvoir aux militaires permettrait de rétablir la sécurité dans la région, mais le nombre de civils tués dans les attaques « est en grande partie resté inchangé », note l’organisation dans son communiqué.
Malgré le nombre élevé de morts parmi les civils, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, en déplacement dans la province de l’Ituri le 21 août dernier, avait déclaré que les résultats découlant de l’état de siège étaient « très encourageants » à ce jour.
Depuis que l’état de siège a été déclaré, les données « ne montrent aucune indication que les forces congolaises ont intensifié leurs opérations militaires pour améliorer la protection des civils dans les zones les plus à risque », affirme encore HRW.
HRW rapporte que les troupes congolaises ont récemment utilisé « des membres de la communauté Banyabwisha du Nord-Kivu, peu après qu’ils aient déserté les ADF, comme combattants auxiliaires contre les ADF dans la région de Tchabi en Ituri ».
Les autorités congolaises « devraient enquêter de toute urgence sur l’utilisation de forces auxiliaires et démobiliser tout ancien combattant ADF », a déclaré Human Rights Watch.
Plus de 100 groupes armés continuent d’opérer dans l’est de la RDC. Une chance de les endiguer est réapparu en juillet dernier lorsque, l’administration Tshisekedi a lancé un nouveau programme de Désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation. Cependant, HRW et de nombreux activistes congolais ont publiquement fait part de leurs inquiétudes au sujet du coordinateur du programme, Tommy Tambwe, un ancien cadre de grands groupes rebelles soutenus par le Rwanda et responsables d’innombrables exactions au cours des 25 dernières années.
« Sa nomination compromet sérieusement les chances de succès du programme », a déclaré Human Rights Watch.
Le Président Ougandais Yoweri Museveni a récemment déclaré qu’il était prêt à dépêcher des troupes en RDC pour combattre les ADF, mais qu’il n’attendait que le feu vert de Kinshasa.
Les ADF ont prêté allégeance à Daech en 2019, mais l’étendue des liens entre les deux groupes armés reste incertaine pour les Nations Unies.
Source : AA