Un avocat russe ayant défendu les organisations de l'opposant Alexeï Navalny a annoncé mardi 7 septembre avoir quitté la Russie, rejoignant le cortège de détracteurs du Kremlin contraints à l'exil face aux pressions des autorités.

Ivan Pavlov, 50 ans, a expliqué avoir choisi de partir car travailler était «devenu impossible», selon une publication sur son compte Telegram. Visé par des poursuites judiciaires, il avait depuis quatre mois l'interdiction d'utiliser tout moyen de communication, internet et téléphone inclus. «La seule chose qui ne m'était pas interdite, c'était la possibilité de quitter le pays», a-t-il écrit, précisant se trouver désormais en Géorgie, dans le Caucase, où il a des attaches familiales.

Informé d'une arrestation potentielle

Au printemps dernier, Ivan Pavlov et son équipe avaient défendu les organisations de l'opposant emprisonné Alexeï Navalny, accusées d'extrémisme et interdites en juin à l'issue de ce procès. Fin avril, l'avocat avait été inculpé pour la divulgation d'informations liées à une affaire de haute trahison visant un ex-journaliste parti travailler à l'agence spatiale russe, Ivan Safronov.

Risquant théoriquement trois mois de prison pour ce délit, l'avocat a toutefois affirmé mardi avoir été prévenu qu'il pourrait être visé par «un scénario beaucoup plus brutal, avec une arrestation à la clé».

En juillet, son équipe d'avocats, Komanda 29, spécialisée dans les affaires d'espionnage et de trahison, avait procédé à son auto-dissolution pour éviter des poursuites. «Même si je suis contraint de vivre temporairement à l'étranger, je lie mon présent et mon avenir à la Russie», a commenté Ivan Pavlov.

Depuis l'arrestation de l'opposant Navalny en janvier et sa condamnation à deux ans et demi de prison, les autorités ont renforcé les pressions sur ses soutiens, poussant un grand nombre de ses alliés à fuir le pays.

Source : Le Figaro