Est de la RDC : Le mandat des troupes de la SADC renouvelé d’une année
- Le 22 Novembre 2024
Tous les membres du gouvernement Alpha Condé et les représentants des institutions ont été convoqués au palais présidentiel lundi 6 septembre, alors que ne pas assister à la réunion sera considéré comme une rébellion contre le CNRD.
Un couvre-feu a été décrété "jusqu'à nouvel ordre", dimanche soir en Guinée, suite au coup d'État mené le même jour, a annoncé le Comité pour l'unité nationale et le développement (CNRD).
Dans un communiqué confirmant la "suspension" de la Constitution guinéenne et la "dissolution du Gouvernement et de l'Assemblée nationale", le CNRD, constitué des militaires putschistes, a déclaré que "les gouverneurs de région seront remplacés par les commandants de région [...] et les préfets et sous-préfets seront remplacés par les commandants d'unité la plus grande de la localité".
Le communiqué de la junte souligne que tous les membres du gouvernement du président Alpha Condé et les représentants des institutions sont convoqués au palais présidentiel, lundi 6 septembre à 11 h 00, heure locale (11 h 00 GMT), et que ne pas assister à la réunion serait considéré "comme une rébellion contre le CNRD".
Le comité, qui appelle les "fonctionnaires à reprendre le travail dès ce lundi", annonce également l'instauration dimanche soir, à partir de 20 h 00, heure locale (20 h 00 GMT), d'un couvre-feu "sur toute l'étendue du territoire national jusqu'à nouvel ordre".
Le Groupement des Forces Spéciales (GFS) dirigé par le Colonel Mamady Doumbouya ont annoncé ce 5 septembre le reversement du président Alpha Condé qui a été arrêté au sein du Palais présidentiel.
Dans une déclaration faite le même jour, Doumbouya a justifié ce coup de force par la situation de crise socio-économique qui frappe le pays.
Les mutins ont annoncé la dissolution du gouvernement et la fermeture des frontières terrestres et aériennes.
Dans le communiqué, il a été noté que le président Alpha Condé est en bon état et communique également avec son médecin.
- L'auteur du putsch a servi dans la Légion étrangère française
Des sources guinéennes interrogées par l'Agence Anadolu (AA) ont fait état de plusieurs désaccords entre l'Exécutif guinéen d'Alpha Condé et le Colonel Doumbouya, notamment sur la structure du GFS.
Doumbouya avait été nommé à la tête du GFS, créé par Condé en 2018, après avoir servi un temps dans la Légion étrangère française.
Le 19 juillet 2011, une tentative de coup d'État avait été perpétrée contre le président Alpha Condé alors que sa résidence avait essuyé une attaque à la roquette.
Le président Condé a été élu président pour la troisième fois le 18 octobre 2020, avec 59,49 % des voix.
- Débats sur la candidature de Condé pour un troisième mandat
Condé, qui avait été élu pour un premier mandat de cinq ans en décembre 2010 avec le premier changement de pouvoir opéré démocratiquement depuis l'indépendance du pays en 1958, avait été réélu à la présidence en 2015.
Alors que le président guinéen ne pouvait pas exercer plus de deux mandats consécutifs selon la constitution, suite à un référendum tenu le 22 mars 2020 et ayant obtenu l'approbation de plus de 89 % des votants, le président Condé a pu se porter candidat pour un troisième mandat.
La candidature de Condé, âgé de 83 ans, a suscité de vifs débats dans le pays.
- Condamnations de la communauté internationale
Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, l'Union africaine (UA) et la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ont condamné, dimanche, la prise de pouvoir par les armes en Guinée, demandant la libération immédiate du président Alpha Condé.
La Turquie, la France et l'Union européenne (UE) ont également condamné le putsch survenu à Conakry ce dimanche, appelant à la restauration de l'ordre constitutionnel et à la libération du président Condé.
Source : AA