Est de la RDC : Le mandat des troupes de la SADC renouvelé d’une année
- Le 22 Novembre 2024
Le commissaire divisionnaire, Oumar Samaké, arrêté vendredi par la Justice malienne, a été relâché, le même jour, sous la pression d'une foule de policiers qui se sont mobilisés pour sa libération.
Arrêté par le juge Dembo Macina, du cabinet d'instruction du tribunal de Grande Instance de la commune III de Bamako, dans le cadre de l'affaire des tueries de manifestants les 10, 11 et 12 juillet 2020, l'ex-commandant de la Force Spéciale antiterroriste «FORSAT», avait été déféré à la Maison centrale d'arrêt de Bamako.
Oumar Samaké, a été arrêté avec plusieurs de ses compagnons, avait indiqué vendredi, le juge d'instruction Macina.
Des sources du ministère de la Justice, citées par des journalistes de l'Office de Radiodiffusion Télévision du Mali (ORTM), ont indiqué qu'il ne s'agit pas d'« une décision de justice », mais d'un choix motivé par « un souci de paix… », parce que « l’unité nationale est au-dessus de tout ».
Selon ces mêmes sources, il est question d’une « gestion politique de l’affaire », affirmant toutefois que « les enquêtes vont se poursuivre ».
« Cette démonstration de force, était nécessaire, légitime et motivée. Il fallait une véritable démonstration de force » a déclaré, pour sa part, le sergent de police, Boubacar Arama, porte-parole de la synergie des syndicats de la police avant de remercier les autorités pour avoir entrepris des démarches à même de garantir un dénouement heureux de la situation.
« Dans cette affaire, la police n'est qu'un maillon faible, il y a beaucoup de personnalités au Mali qui ont commis des actes répréhensibles mais qui n’ont jamais été inquiétées. Pourquoi, un commandant des forces spéciales au sein de tant d'autres corps de police ? », s'interroge l'adjudant de police Aboubacar Keita, quant à cette arrestation survenue vendredi.
L'adjudant appelle les autorités à mener des enquêtes qui concernent toutes les personnes susceptibles d'être impliquées dans les assassinats perpétrés lors des manifestations des 10, 11 et 12 juillet 2020 et non une enquête partiale.
« La FORSAT relève du ministère de la sécurité, s'il y a un ordre qui a été donné à celle-ci d'opérer sur le terrain ça relève de la compétence du département de la sécurité », a expliqué, l'adjudant Aboubacar Keita.
« Qu'est-ce qui n'a pas marché, qui a donné l’ordre, qui a fait quoi, est-ce que nous avons la preuve que c'était seulement la FORSAT qui était présente sur le terrain ? », s’interroge encore Keita, appelant à mettre en place une commission indépendante pour prendre en charge le dossier de cette affaire.
« Je suis très contente, ce soir, de la libération de notre camarade le commissaire divisionnaire, Oumar Samaké, je confirme à haute voix, il a bien été libéré. Nous travaillons pour l'État en cas de faute grave, on peut sanctionner la police autrement, mais pas de cette manière », a martelé une policière qui a préféré garder l’anonymat, ajoutant que le commissaire a agi sous les ordres d’un commandement.
« Les jours à venir, nous allons nous concerter, pour exiger la libération de six éléments de la Brigade Anti Criminalité incarcérés à la Maison centrale d'arrêt de Bamako et accusés du meurtre d'un jeune à Lafiabougou le 22 juillet courant », a annoncé le sergent chef de police, Boubacar Arama.
« Trop, c'est trop. La police a vraiment subi ces derniers temps. Nous sommes restés observateurs de la loi. On ne va plus l'accepter. À l'heure actuelle la situation pour laquelle nous nous sommes rassemblés est d'ores et déjà réglée. Nous sommes les acteurs de la sécurité, c'est la police qui protège les institutions de l'État », souligne encore le porte-parole de la police, Boubacar Arama.
« On ne perdra pas de vue aucun policier, tel est l'objectif des syndicats et la lutte ne fait que commencer. Nous devons être considérés et respectés. Nous ne serons pas des boucs émissaires, nous allons nous battre comme des diables pour défendre les intérêts de la police nationale », a insisté encore l'adjudant de police Aboubacar Keita.
Pour rappel, 14 personnes avaient été tuées et 40 autres blessées, les 10, 11 et 12 juillet 2020 lors des manifestations contre l'ancien président Ibrahim Boubakar Keïta, organisées par le Mouvement du 5 juin-rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), selon le bilan officiel des autorités maliennes et de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).
Six autres policiers maliens accusés du meurtre d'un jeune à Lafiabougou, un quartier périphérique de Bamako, le 22 juillet dernier, ont été déférés à la Maison centrale d’arrêt de Bamako.
La Direction Générale de la Police, après avoir constaté l’implication de la Brigade Anti Criminalité dont relèvent les six accusés, avait saisi le procureur de la République près le tribunal de la commune IV et l'Inspection de la police, pour situer les responsabilités.
Source : AA