L’Australie refuse un visa à Ayelet Shaked
- Le 22 Novembre 2024
Les cibles de ces tirs n’ont pas été identifiées, alors que les dernières évacuations, notamment américaines, se poursuivent dans la capitale.
Cinq roquettes ont volé lundi matin au-dessus de Kaboul. L’endroit où ces roquettes ont atterri n’est pas identifié ni les cibles qu’elles visaient. Ces tirs ont eu lieu à la veille du départ prévu de l’armée américaine en Afghanistan, qui procède à ses dernières évacuations dans un climat extrêmement tendu. Un responsable taliban sur les lieux a indiqué que ces roquettes avaient été arrêtées par le système de défense antimissile de l’aéroport. La porte-parole à la Maison-Blanche, Jen Psaki, a confirmé que le président Joe Biden avait été informé de ces tirs. « Le président a été informé que les opérations continuent sans interruption » et « il a reconfirmé aux commandants l’ordre de redoubler d’efforts afin de faire en priorité tout ce qui est nécessaire pour protéger nos forces sur le terrain », a-t-elle ajouté.
Il reste 300 Américains au plus à évacuer du pays, a déclaré dimanche le secrétaire d’État américain Antony Blinken. « Nous travaillons sans relâche ces heures-ci et ces jours-ci pour les sortir de là », a-t-il dit sur la chaîne ABC, à 48 heures de la date butoir du retrait américain. Environ 114 400 personnes, dont près de 5 500 citoyens américains, ont été évacuées d’Afghanistan par un gigantesque pont aérien depuis le 14 août, à la veille de la prise de Kaboul par les talibans. La dernière phase des opérations d’évacuations a été alourdie par l’attentat de jeudi aux abords de l’aéroport de la capitale afghane, revendiqué par l’État islamique au Khorasan (EI-K), qui a fait une centaine de morts, dont 13 militaires américains et 2 britanniques. Joe Biden a accueilli dimanche les dépouilles des 13 défunts sur le tarmac de la base militaire de Dover, dans le Delaware. Le président américain est sous le feu des critiques pour sa gestion de la crise afghane.
D’autres attaques américaines à prévoir ?
En représailles à l’attaque de jeudi, les États-Unis ont effectué samedi une frappe de drone dans l’est de l’Afghanistan, tuant deux membres « de haut niveau » de la branche afghane de l’EI et en blessant un troisième, et affirmé que ce ne serait pas « la dernière ». Dimanche, ils ont détruit un véhicule chargé d’explosifs, afin de « supprimer une menace imminente » de l’EI-K contre l’aéroport. Un porte-parole des talibans a confirmé qu’un véhicule piégé avait été détruit alors qu’il se dirigeait vers l’aéroport, et ajouté qu’une probable deuxième frappe avait atteint une maison située à proximité.
Y a-t-il eu des victimes civiles ? « Nous savons qu’il y a eu des explosions importantes et puissantes à la suite de la destruction du véhicule, indiquant la présence d’une grande quantité de matière explosive à l’intérieur, ce qui a pu causer des pertes supplémentaires », a déclaré le Commandement central de l’armée américaine (Centcom) dimanche soir. « Ce qui s’est passé n’est pas clair, et nous continuons d’enquêter. » Avant la publication de ce communiqué, la chaîne américaine CNN avait affirmé que neuf membres d’une famille, dont six enfants, avaient été tués dans la frappe de dimanche dans la capitale surpeuplée, où des milliers d’Afghans tentent toujours de fuir les talibans. L’AFP n’était pas en mesure de confirmer ce bilan, mais des médias locaux ont aussi annoncé des victimes civiles.
« Approche alignée »
Que se passera-t-il après la date butoir du mardi 31 août ? Washington réunit lundi en visioconférence ses « partenaires clés » (France, Canada, Allemagne, Italie, Japon, Royaume-Uni, Turquie, Qatar, Union européenne et Otan), afin de discuter « d’une approche alignée » pour la suite, a avancé le département d’État dimanche dans un communiqué. Antony Blinken s’exprimera après la réunion pour faire le point sur les actions récentes des États-Unis en Afghanistan. Lundi également se tiendra à l’ONU une réunion des membres permanents du Conseil de sécurité sur la situation en Afghanistan. La France et le Royaume-Uni vont y plaider en faveur de la création à Kaboul d’une « zone protégée » pour mener des opérations humanitaires, a déclaré le président français, Emmanuel Macron, à l’hebdomadaire Le Journal du dimanche.
Les pays occidentaux ont mis fin ces derniers jours à leurs évacuations, mais il reste des personnes en Afghanistan qui peuvent encore y prétendre. À ce sujet, une centaine de pays, dont les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, ont annoncé dimanche dans un communiqué avoir reçu l’engagement de la part des talibans qu’ils laisseraient partir tous les étrangers et ressortissants afghans disposant d’un permis de s’installer ailleurs, même après le retrait des troupes américaines prévu mardi. Le ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a estimé que jusqu’à 1 100 Afghans éligibles à un départ pour la Grande-Bretagne étaient restés sur place. Londres les accueillera s’ils parviennent à quitter le pays par un autre moyen après la date butoir.
Des discussions entre la France et les talibans
Emmanuel Macron, qui avait affirmé samedi que son pays menait « des discussions » avec les talibans et le Qatar pour poursuivre l’évacuation d’Afghans menacés, a relevé que cela n’impliquait pas une reconnaissance ultérieure de leur gouvernement. « Ceux qui ont le contrôle de Kaboul et du territoire [afghan] sont les talibans, donc de manière opérationnelle, […] nous devons avoir ces discussions », mais « cela ne préjuge pas d’une reconnaissance, parce que nous avons posé des conditions », a-t-il déclaré dimanche soir à l’antenne de la chaîne TFI depuis l’Irak. Les talibans ont donné dimanche des précisions sur leur chef suprême, Hibatullah Akhundzada, qui n’est jamais apparu en public. « Il est à Kandahar [Sud]. Il vit là depuis le début », a déclaré leur porte-parole, Zabihullah Mujahid. « Il apparaîtra bientôt en public », a ajouté le porte-parole adjoint Bilal Karimi.
L’attentat de jeudi a poussé talibans et Américains à collaborer plus étroitement. Si les premiers ont bouclé les routes menant à l’aéroport, ils laissent passer les bus transportant des passagers dont les noms figurent sur des listes donnés par les Américains, a expliqué à l’Agence France-Presse un responsable taliban. Les talibans se sont efforcés depuis leur retour d’afficher une image d’ouverture et de modération, qui laisse néanmoins sceptique de nombreux pays et observateurs. Le ministre par intérim de l’Enseignement supérieur du gouvernement taliban, Abdul Baqi Hazzani, a assuré dimanche que les Afghanes pourraient étudier à l’université, mais dans des classes non mixtes, le nouveau régime affichant également son intention d’y proposer un programme d’enseignement « islamique et raisonnable ».
Source : AFP