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- Le 22 Novembre 2024
VACCINATION GLOBALE - Au cours d'une conférence de presse à Genève, le directeur général de l'OMS a appelé vigoureusement à différer l'administration de doses de rappel dans les pays développés, pour privilégier la vaccination dans les pays les plus pauvres. Les États-Unis ont aussitôt fait savoir leur opposition à un tel moratoire.
Les doses de rappel, que certains pays administrent déjà aux franges les plus fragiles de leur population (comme Israël), ou prévoient de le faire bientôt (comme l'Allemagne), sont au cœur de l'offensive menée par l'OMS pour essayer de convaincre les pays riches et les producteurs de vaccin de venir en aide des pays les plus défavorisés. Si le directeur général de l'organisation plaide pour un moratoire sur ce qu'on appelle par facilité les "troisièmes doses", c'est pour servir une approche globale : pas de nouvelles injections dans les pays riches avant d'avoir distribué les premières dans les pays pauvres.
Tedros Adhanom Ghebreyesus l'a martelé tout au long de la conférence de presse de l'OMS à Genève ce mercredi : "Nous avons un besoin urgent de renverser les choses : d'une majorité de vaccins allant dans les pays riches à une majorité allant dans les pays pauvres". Le levier qu'envisage le directeur général pour décider les pays développés est simple : suspendre leur possibilité d'administrer des doses de rappel à la vaccination préalable d'au moins 10% de la population des pays les moins favorisés.
Israël et l'Allemagne ont déjà annoncé des campagnes pour une "troisième dose", et plusieurs autres l'envisagent. En France, l'exécutif devrait arbitrer la semaine prochaine la question d'une vaccination des plus fragiles dès septembre. Alors que les pays développés peinent à atteindre le seuil critique de l'immunité collective, leur crainte est que les premiers vaccinés, notamment les personnes âgées, perdent déjà la leur - même si l'administration d'une nouvelle dose pour cela ne fait pas consensus chez les scientifiques.
Pour l'OMS, ce calcul est inacceptable : jusqu'ici, sur les quelque 4 milliards de doses injectées dans le monde, 80% sont allées à des pays aux revenus moyens ou supérieurs... qui représentent moins de 50% de la population mondiale. Le secrétaire général de l'ONU s'était engagé à atteindre en septembre une couverture vaccinale minimale de 10% dans chaque pays du monde, et le compte n'y est pas, loin s'en faut. 1,5% seulement de la population des pays à faibles revenus est vaccinée, ce ratio étant proche de zéro dans de vastes portions du monde.
Concrètement, l'OMS appelle les pays riches, comme les producteurs de vaccin, à se tourner vers le système de redistribution international Covax, encore largement sous-doté, pour rétablir l'équilibre. Le mantra énoncé par l'organisation pour promouvoir Covax est limpide : "Personne ne sera à l'abri, si chacun n'est pas à l'abri".
Washington a dès aujourd'hui fait savoir son hostilité à l'idée d'un moratoire, dénonçant d'ailleurs "une fausse alternative", même si les Etats-Unis n'ont pas encore formellement prévu de campagne de rappel. La porte-parole de la Maison Blanche, Jen Psaki a ainsi estimé : "Nous pensons que nous pouvons faire les deux, nous n'avons pas besoin de choisir" entre les doses de rappel pour les Américains déjà vaccinés, et les pays défavorisés qu'il faut soutenir.
Le ministère de la Santé allemand, qui prévoit des vaccinations de rappel dès septembre, ne dit pas autre chose : "Notre objectif est double", a ainsi expliqué son porte-parole : "Nous voulons fournir une troisième vaccination à titre préventif aux personnes vulnérables en Allemagne et parallèlement apporter notre soutien pour une vaccination si possible de l'ensemble des populations dans le monde".
Sans doute parce qu'il savait que son initiative serait reçue fraîchement par les gouvernements des pays les plus développés, Tedros Adhanom Ghebreyesus avait demandé du soutien dès ce matin sur les réseaux sociaux : "Nous appelons quiconque a de l'influence - athlètes olympiques, investisseurs, chefs d'entreprise, dirigeants religieux (...) - à soutenir notre appel pour un moratoire sur les doses de rappel, au moins jusqu'à la fin septembre".
Source: LCI