Avec l’arrestation d’un militant au Maroc, Pékin intensifie sa chasse aux Ouïghours

Yidiresi Aishan a été arrêté à l’aéroport de Casablanca au Maroc le 19 juillet 2021. Le militant du peuple ouïghour turcophone et musulman de Chine faisait l’objet d’un avis de recherche international émis par Interpol à la demande de Pékin. La raison ? Il est accusé contre toute évidence de « terrorisme ».

L’homme de 33 ans, originaire du Xinjiang, était actif dans un journal de sa diaspora. Il risque l’extradition vers la Chine, où plus d’un million de Ouïghours sont enfermés dans des « camps de rééducation ».

Le père de trois enfants vivait en Turquie pendant dix ans, comme près de 50 000 Ouïghours. La minorité partage des racines culturelles et linguistiques avec les Turcs, et était plutôt bien tolérée par le régime de Recep Tayyip Erdogan. En 2009, le dirigeant avait accusé Pékin de commettre « une sorte de génocide ».

Ankara se rapproche de Pékin

Mais Ankara, dépendante des investissements chinois et du vaccin Sinovac, s’est rapprochée de Pékin. En décembre 2020, un accord d’extradition a été conclu. Le parlement turc ne l’a pas encore ratifié mais les Ouïghours à Istanbul dénoncent un climat de plus en plus hostile. Plusieurs milliers d’entre eux préfèrent plier bagage. Comme Yidiresi Aishan, qui espérait ensuite rejoindre l’Europe via le Maroc.

Pendant que Pékin persécute les Ouïghours, une délégation de talibans a été reçue en Chine le 27 juillet. Le régime communiste, profondément antireligieux, tente un rapprochement avec les islamistes fondamentalistes en Afghanistan pour sécuriser sa frontière et empêcher les attaques de combattants islamistes ouïghours réfugiés chez son voisin.

Source: France Ouest

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