Est de la RDC : Le mandat des troupes de la SADC renouvelé d’une année
- Le 22 Novembre 2024
C’est ce qu’ont révélé les membres de cette communauté aux enquêteurs d’Amnesty international. L’ONG a publié sur son site internet le 28 juillet 2021, un rapport qui ressort le calvaire de ce peuple issus des régions septentrionales, et vivant dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en crise.
Amnesty international relève que les attaques dans la partie anglophone du pays ciblent tout particulièrement les communautés Mbororos, qui font partie du groupe ethnique des Fulanis, dont quelques-uns des membres forment des comités de vigilance. Ces Fulanis qui assistent les forcés de défense et de sécurité dans la surveillance notamment, ont provoqué la haine des groupes armés sécessionnistes.
Les chiffres non officiels que des groupes Mbororos ont envoyés à Amnesty International, indiquent que depuis 2017 dans les sept départements de la région du Nord-Ouest :
Un chef traditionnel Mbororo dans l’arrondissement de Nwa a rapporté à Amnesty International que : « les séparatistes armés sont venus m’attaquer à six reprises. Ils ont détruit mon campement, incendié les maisons de mon frère. Sept personnes ont été tuées dans mon campement. Ils les ont regroupées dans une maison, ont tout fermé et ont mis le feu. »
Amnesty international fait savoir que les appels à la haine se sont multipliés après le massacre de Ngarbuh en février 2020. Si bien que le 19 février 2020, une chaîne de télévision sur Internet appartenant à un groupe séparatiste anglophone a relayé l’appel d’un intervenant, qui a déclaré : « Ces gens [les Mbororos] sont des immigrants et il semble que leur temps soit révolu […] Plus tôt ils partiront, mieux ce sera […] Ou ils paieront le prix comme tout autre citoyen de La République qui habite le Cameroun méridional […] Tous autant qu’ils sont, s’ils ne veulent pas partir, ils mourront. »
L’ONG regrette cependant l’implication des comités de vigilance Fulanis dans de nombreux raids meurtriers. Citant par exemple un habitant du village Koshin, aujourd’hui déplacé, outré contre ces Comités de vigilance qu’il accuse d’avoir attaqué son village à trois reprises, en février 2019, février 2020 et juin 2020.
« Les Fulanis sont venus deux fois. En février 2019, ils ont tué quatre personnes et en février 2020, ils ont tué deux personnes et incendié un grand nombre d’habitations. Puis, en juin 2020, ce sont les forces de sécurité de l’État qui sont venues, à la recherche de groupes armés non-étatiques, et elles ont détruit le village. Elles ont tué un civil et incendié des centaines de maisons. Environ 3 000 personnes ont dû se réfugier dans la brousse. Elles ont besoin de nourriture, d’un abri, de services de santé, d’éducation et d’eau », dénonce-t-il.
Dans ce rapport contenant des témoignages des victimes de la guerre et des rendus d’images satellitaires, Fabien Offner, chercheur sur l’Afrique centrale à Amnesty International suggère aux autorités camerounaises « d’assumer leur responsabilité et protéger toute la population sans discrimination. Elles doivent donner le feu vert à la mission d’établissement des faits que la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples appelle de ses vœux depuis près de trois ans ».
Source: Journal du Cameroun