Est de la RDC : Le mandat des troupes de la SADC renouvelé d’une année
- Le 22 Novembre 2024
Le président sénégalais Macky Sall a annoncé lors d'une allocution télévisée, mardi 16 février, qu'il renonçait, sur avis du Conseil constitutionnel, à réduire son mandat en cours de sept à cinq ans, et qu'il soumettrait son projet de révision constitutionnelle à référendum le 20 mars prochain.
Le secret a été gardé jusqu’au bout. Rien n’a fuité, ni à la présidence ni dans la presse. Macky Sall a tenu à annoncer en personne que son mandat irait à son terme, c’est-à-dire jusqu’en 2019.
« Sur l’application de la réduction du mandat en cours du président de la République, le Conseil constitutionnel considère que cette disposition doit être supprimée, au motif qu'elle n'est conforme ni à l'esprit de la Constitution, ni à la pratique constitutionnelle », a-t-il déclaré, avant de préciser : « J’entends me conformer à la décision du Conseil constitutionnel. En conséquence de quoi, le mandat en cours du président de la République connaîtra son terme en 2019. »
Dans son allocution, Macky Sall a expliqué son choix. Un choix juridique, puisqu’il se doit de respecter la Constitution et plus précisément l’article 92, qui oblige toute autorité à respecter les décisions du Conseil constitutionnel.
« L’article 92 de la Constitution m’y oblige. Je cite : "les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucune voie de recours. Elles s’imposent au pouvoir public". Je ne saurais déroger à cette règle », a expliqué le président sénégalais.
En revanche, sur le principe plus général d'une réduction du mandat présidentiel, le Conseil constitutionnel a donné son accord. Par ailleurs, le président sénégalais a indiqué qu'un référendum sur son projet de révision de la Constitution « sera organisé le dimanche 20 mars 2016. »
Mais à aucun moment, durant les dix minutes de son allocution, Macky Sall n’a évoqué sa promesse, faite entre les deux tours de la présidentielle de 2012, de réduire son mandat en cours de sept à cinq ans.
Réactions politiques et civiles
La première réaction à l’annonce de Macky Sall est un silence. Celui des représentants de l’opposition politique et de la société civile qui ont refusé d’aller sur les plateaux de télévision et de radio.
Joint au téléphone, Fadel Barro, l’un des leaders du mouvement « Y’en a marre », affichait un profond désarroi. « C’est une immense déception. Le pays stagne une fois de plus dans la politique politicienne. Macky Sall avait une occasion unique de tourner le page. C’est un gâchis pour le pays. »
Dans un premier communiqué, le PDS, le parti d’Abdoulaye Wade, a réagi de façon très laconique. Le PDS rappelle que « l’opposition, qui est un maillon essentiel de notre système politique, n’a pas été associée au processus de réformes engagées ».
Coordinateur du Forum civil, joint également au téléphone, Mouhamadou Mbodj a indiqué : « c’est une grande frustration pour la population. L’Histoire nous a assigné une responsabilité à l’échelle locale, à l’échelle de l’Afrique. Il fallait dépasser les questions de droit et afficher une volonté humaine. »
Toutes les organisations politiques et civiles ont prévu d’organiser des conférences de presse dans les jours à venir pour donner leur position officielle.
Source: RFI