Covid-19 : la Chine refuse de poursuivre l’enquête de l’OMS sur son territoire

Les recherches de l’OMS ne conviennent pas à Pékin, qui refuse d’associer la genèse du virus à une fuite de ses laboratoires. Le vice-ministre de la santé chinois dénonce « l’arrogance » de l’agence des Nations unies.

La Chine est prête à tout pour réécrire le récit de la pandémie. Le pays asiatique a rejeté, jeudi 22 juillet, la proposition de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de poursuivre l’enquête sur l’origine de la pandémie sur son territoire, où les premiers malades au monde du Covid-19 ont été identifiés à la fin 2019.

Le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a demandé la semaine dernière un audit des laboratoires dans les régions où les premiers cas de coronavirus ont été identifiés – une référence à la ville chinoise de Wuhan, un temps à l’épicentre de l’épidémie.

Le vice-ministre de la santé chinois, Zeng Yixin, s’est dit « extrêmement surpris » par cette proposition. C’est un « manque de respect pour le bon sens et une arrogance envers la science », a estimé M. Zeng en conférence de presse.

Attirer l’attention sur les Etats-Unis

La Chine a révélé, le 31 décembre 2019, à l’OMS l’existence d’un foyer de cas de pneumonie à Wuhan. Mais Pékin a toujours farouchement combattu la théorie selon laquelle le Covid-19 aurait pu s’échapper d’un de ses laboratoires, en particulier de ceux de l’Institut de virologie de Wuhan.

Longtemps balayée d’un revers de la main par la plupart des experts, cette théorie portée aux Etats-Unis par l’ex-administration Trump revient, néanmoins, en force ces derniers mois dans le débat américain. Pour sa part, l’un des responsables de l’Institut de virologie de Wuhan, Yuan Zhiming, a assuré jeudi que son établissement n’avait fait l’objet d’« aucune fuite » ou d’« accident ».

Les autorités chinoises et les médias du pays pointent, en revanche, régulièrement le laboratoire de Fort Detrick aux Etats-Unis, comme étant à l’origine du Covid-19. Situé près de Washington, ce laboratoire est au cœur de la recherche américaine contre le bioterrorisme. Selon le Global Times, quotidien au ton résolument nationaliste, cinq millions d’internautes chinois ont signé une pétition pour l’ouverture d’une enquête sur Fort Detrick.

Source : Le Monde avec AFP

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