Rapporteuse de l'ONU: le Caire ''invente'' des accusations contre des défenseurs des droits humains

Une rapporteuse de l'ONU a estimé, jeudi, que les accusations portées par les autorités égyptiennes contre les défenseurs des droits humains dans le pays sont "inventées et infondées".

C'est ce qui ressort d'un communiqué publié par la rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la situation des défenseurs des droits humains, Mary Lawlor, dont l'Agence Anadolu a reçu une copie.

Dans sa déclaration, Lawlor a exprimé son ''inquiétude face à la poursuite des arrestations généralisées de défenseurs des droits humains en Égypte et à leur détention provisoire prolongée''.

''Les activistes placés à l'isolement en Égypte sont détenus sur fond de multiples crimes fallacieux. Ce sont des accusations inventées'', a-t-elle souligné.

Et Lawlor d'ajouter : "Rien ne justifie les mesures prises par les autorités égyptiennes contre les défenseurs des droits humains. Jouir d'une liberté d'expression, créer des associations ou encore organiser des rassemblements pacifiques n'est pas un crime''.

La responsable a accusé les autorités égyptiennes de recourir à l'arrestation de défenseurs des droits humains sans ordre judiciaire. Pire encore, ils sont placés dans des endroits inconnus ou elles procèdent à leur disparition forcée, avant de les poursuivre devant le parquet suprême de la sûreté de l'État.

''Les défenseurs des droits humains risquent d'être impliqués dans des affaires liées à des crimes présumés, ce qui constitue une violation flagrante des droits humains'', a-t-elle poursuivi.

Il n'a pas été possible d'obtenir un commentaire de la part des autorités égyptiennes sur ce qui a été mentionné par le défenseur des droits humains, mais Le Caire affirme généralement l'absence de détenus politiques, faisant prévaloir son respect des droits et libertés.

Le porte-parole du département d'Etat américain, Ned Price, a critiqué, mercredi, lors d'une conférence de presse, le maintien en détention de défenseurs des droits humains en Egypte, estimant que cela "menaçait la stabilité et la prospérité du pays".

Cette déclaration intervient dans le contexte d’une annonce faite par le directeur exécutif de l'Initiative égyptienne pour les droits de la personne, Hossam Bahgat, de son renvoi devant un tribunal pour des accusations liées à son activité sur les réseaux sociaux.

Les autorités égyptiennes n'ont pas émis de commentaires sur les critiques américaines, mais elles affirment généralement leur respect des droits de l'homme, ainsi que l'indépendance et l'impartialité de la justice, tout en rejetant "les ingérences" dans leurs affaires internes.

Source : AA

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