Nouvel incendie meurtrier dans un hôpital traitant des patients atteints du Covid-19 en Irak. Au moins 52 patients ont trouvé la mort, lundi 12 juillet, dans un incendie qui a ravagé l’unité des patients contaminés par le SARS-CoV-2 d’un établissement de Nassiriya, dans le sud du pays, ont annoncé les autorités.
Le bilan provisoire fait également état de 22 blessés, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) le porte-parole des autorités sanitaires locales, Haydar Al-Zamili, précisant que l’unité Covid-19 de l’hôpital Al-Hussein ravagée par les flammes comptait 70 lits.
Le premier ministre, Mustafa Al-Kadhimi, a réuni d’urgence dans la nuit des ministres et des responsables de sécurité pour « examiner les causes et les conséquences de l’incendie », a fait savoir son cabinet, ajoutant sur Twitter que le directeur de l’hôpital et le responsable de la défense civile de la province de Dhi Qar, dont dépend la ville de Nassiriya, étaient interrogés par la police. L’état d’urgence a été décrété dans la province.
Scènes de chaos
« Les victimes sont mortes brûlées et les recherches se poursuivent » pour trouver des survivants, a déclaré M. Al-Zamili. Des vidéos postées sur les réseaux sociaux montraient des scènes de chaos et d’énormes volutes de fumée noire s’échappant de l’établissement.
Selon une source du département sanitaire de la province, l’incendie a été provoqué par l’explosion de bouteilles d’oxygène. Ce scénario est une répétition à l’identique de la tragédie survenue en avril dans un hôpital de Bagdad, qui avait fait 82 morts. Ce drame avait été provoqué par une suite de négligences qui avaient suscité la colère des Irakiens et conduit à la démission du ministre de la santé. Des bouteilles d’oxygènes stockées sans respect des conditions de sécurité avaient explosé et les flammes avaient dévoré pendant des heures des faux plafonds non ignifugés.
A Nassiriya, des centaines de personnes se sont rassemblées sur les lieux pour aider les pompiers et les sauveteurs. Selon une source médicale, 20 patients ont pu être évacués de l’établissement en flammes. Le ministère irakien de l’intérieur a annoncé pour sa part, sur Facebook, que le feu était parti de structures temporaires érigées près de l’établissement, mais n’a pas précisé l’origine du sinistre.
« Les politiques nous brûlent ! »
Le drame a aussitôt provoqué des réactions de colère à Nassiriya, où des centaines de personnes se sont rassemblées devant l’hôpital en criant : « Les partis politiques nous brûlent ! » « La catastrophe de l’hôpital Al-Hussein est une preuve évidente de [l’échec] à protéger la vie des Irakiens et il est temps [d’y] mettre un terme », a tweeté le président du Parlement irakien, Mohammed Al-Halboussi, ajoutant que les députés se saisiraient du dossier mardi. « C’est un nouveau désastre humanitaire en Irak. Le premier ministre devrait démissionner immédiatement », tweetait de son côté un médecin irakien, le docteur Abdullah Al-Bayati.
La plupart des hôpitaux irakiens sont en déshérence et le système de santé est délabré depuis des années, rongé par les difficultés économiques et la corruption. Lundi, un incendie s’est déclaré au ministère de la santé à Bagdad et a rapidement été maîtrisé, sans faire de victimes. L’Irak compte plus de 1,4 million de personnes infectées par le coronavirus et l’épidémie a fait plus de 17 000 morts.