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- Le 22 Novembre 2024
Ces élections législatives décideront si les partis d’opposition peuvent former un nouveau gouvernement après une décennie de pouvoir du conservateur Boïko Borissov.
De nouvelles législatives sur fond de colère contre la corruption : les Bulgares votent, dimanche 11 juillet, pour la deuxième fois en trois mois, avec l’espoir que ces élections aboutissent enfin à la formation d’une coalition stable après une décennie de pouvoir du conservateur Boïko Borissov.
L’ancien premier ministre, arrivé en tête du précédent scrutin avec 26 % des voix mais fragilisé par les massives protestations de l’an dernier, n’avait pu trouver de partenaire pour gouverner.
Depuis, le dirigeant de 62 ans a perdu du terrain, face au flot de révélations quasi quotidiennes du gouvernement intérimaire sur la corruption qui gangrène ce pays le plus pauvre de l’Union européenne. Il a aussi été ébranlé par l’annonce de sanctions américaines contre des oligarques, qu’il aurait, selon ses détracteurs, protégés.
Acculé, M. Borissov, ancien garde du corps qui a marqué de sa longévité l’histoire post-communiste bulgare, a encore dénoncé vendredi soir, lors d’une réunion électorale, « la terreur et la répression » exercées, selon lui, par la nouvelle administration.
Selon les derniers sondages, son parti GERB se trouve au coude-à-coude, voire dépassé par la formation antisystème de l’animateur de télévision et chanteur Slavi Trifonov, 54 ans, qui avait créé la surprise en se plaçant deuxième en avril (17,6 %). Tous deux sont à présent crédités de 20 % à 21 % des voix.
« Pris à la gorge »
La formation de M. Trifonov, appelée « Il y a un tel peuple » (ITN), refuse toute coopération avec les partis traditionnels à la réputation entachée, dont les socialistes et le parti de la minorité turque (MDL). En revanche, elle s’est dite prête à négocier avec les représentants de ceux qui sont descendus dans la rue à l’été 2020 et sont galvanisés par le vent du changement : Bulgarie démocratique (droite), qui pourrait réunir 12 % des voix, et Debout ! Mafia dehors (gauche, autour de 5 %).
Les trois forces réunies n’obtiendraient toutefois que 100 à 110 sièges sur les 240 du Parlement, d’après le décompte des instituts d’analyse qui laisse augurer d’un paysage morcelé. « Pour parvenir à un gouvernement stable (…), on ne peut pas écarter la possibilité de troisièmes, voire de quatrièmes élections », a prévenu le vice-président d’ITN, Tochko Yordanov, disant vouloir éviter « un cabinet pris à la gorge qui risquerait à tout moment d’être renversé par le Parlement ». « L’Etat ne s’effondrerait pas, c’est le processus démocratique », a-t-il relativisé à l’issue d’une campagne très discrète de son chef de file, qui a priori ne briguera pas le poste de premier ministre.
Le danger d’une « spirale d’élections » a également été évoqué par le fondateur de Bulgarie démocratique, Hristo Ivanov, le troisième homme des élections.
Pour ce nouveau scrutin, des machines à voter ont été installées dans la plupart des bureaux en vue de limiter la fraude.
Le cabinet intérimaire s’en est aussi pris à une vieille pratique, celle de l’achat de voix par les partis politiques, qui concerne entre 5 % et 19 % des suffrages, selon l’ONG Anticorruption Fund. Plus de 900 personnes ont ainsi été interpellées ces dernières semaines car elles auraient tenté de soudoyer des électeurs, notamment dans les milieux défavorisés, a annoncé, vendredi, le ministre de l’intérieur, Boïko Rachkov. Il leur était proposé, en échange de leur voix, « du bois de chauffage, des paquets de farine et de lentilles, ou encore des sommes d’argent – entre 20 et 50 leva [10 à 25 euros] ».
Source : Le Monde avec AFP