Est de la RDC : Le mandat des troupes de la SADC renouvelé d’une année
- Le 22 Novembre 2024
À l’appel de l’Opposition politique et des organisations de la société civile, des milliers de personnes ont manifesté samedi à Ouagadougou dans la capitale du Burkina Faso et dans d’autres villes du pays, pour dénoncer la dégradation de la situation sécuritaire et marquer leur soutien aux forces de défense et de sécurité, a constaté le correspondant de l’Agence Anadolu (AA) à Ouagadougou.
Munis pour la plupart de drapeaux du Burkina Faso et scandant des messages hostiles aux autorités, à Ouagadougou, les manifestants se sont rassemblés dans un premier temps à la Place de la Révolution, dans le centre-ville de la capitale, où ils ont écouté les déclarations de leurs leaders, avant d’arpenter plusieurs rues.
"Depuis l’arrivée des autorités actuelles au pouvoir (en 2015), nous avons enregistré plus de 1 300 morts et plus d’un 1 300 000 déplacés. Et depuis le début de cette année, nous avons enregistré plus de 500 morts", a déclaré Eddie Komboïgo, le chef de file de l’opposition, devant des milliers de manifestants réunis à la Place de la Révolution.
Il a souligné que le résultat de la lutte contre le terrorisme est "catastrophique" et que cette marche, qui se veut "pacifique et silencieuse", a pour but de rendre hommage aux "martyrs" et de demander au gouvernement de "prendre des mesures fortes" pour ramener la sécurité au Burkina Faso, car sans paix ni sécurité, il n’y a pas espoir de développement.
"L’opposition réitère sa disponibilité à discuter sur la question de la sécurité et appelle à l’organisation des assises nationales sur la sécurité", a poursuivi Eddie Komboïgo, qui a également exigé la dotation des forces défense et de sécurité des équipements adéquats.
L’appel de l’opposition a été entendu également à l’intérieur du pays comme à Kaya (Centre-nord), Ouahigouya (Nord), Bobo-Dioulasso (Ouest) la capitale économique, Fada (Est) et dans plusieurs autres villes du pays, selon les images diffusées par les médias locaux. Dans toutes ses localités, les populations sont sorties pour manifester.
Depuis 2015, les attaques terroristes ont fait de nombreuses victimes militaires et civiles et plus d’un million de déplacés internes, selon les humanitaires opérant dans le pays.
Le mois de juin écoulé a été marqué par une escalade de la violence dans plusieurs régions du Burkina Faso, dont la plus meurtrière avait été perpétrée dans la nuit du 4 au 5 juin contre le village de Solhan (sahel) où plus de 130 civils ont été tués.
À cela, s’ajoute l’embuscade qui a coûté la vie à plus de dix policiers, le 21 du même mois, dans le centre-nord du pays.
Cette situation a obligé le président Roch Marc Christian Kaboré à limoger, mercredi, ses ministres de la Défense et de la Sécurité.
Désormais, c’est lui-même qui assume les fonctions de chef des armées.
"L’opposition prend acte de la décision du chef de l’Etat d’assumer lui-même la Défense. Mais il a déjà occupé lui-même cette fonction dans le passé, et avec un résultat catastrophique", a déclaré le chef de file de l’opposition.
Source : AA