Le Premier ministre du Burkina Faso Christophe Marie Joseph Dabiré a déclaré, jeudi, que l’attaque meurtrière du 5 juin dernier contre le village de Solhan (Sahel) avec un bilan officiel de 132 morts, avait mis en évidence les dysfonctionnements du dispositif de défense de son pays, tout en affirmant que la sécurité intérieure du pays devait être revisitée.

"L’attaque de Solhan a servi de détonateur car elle a permis de mettre en évidence un certain nombre de dysfonctionnements au niveau de notre dispositif de défense et de sécurité. Et dans la réflexion globale que le Chef de l’Etat a menée, il a intégré cette situation au niveau des décisions qui ont été prises", a déclaré Dabiré à la presse à l’issue du Conseil des ministres.

Reconduit au poste de Premier ministre pour la troisième fois, à la faveur du remaniement ministériel de mercredi qui a été sanctionné par le limogeage des ministres de la Défense, Cheriff Sy et de la Sécurité Ousséni Compaoré, Dabiré a souligné que la sécurité intérieure du Burkina Faso devait être revisitée du point de vue de la stratégie de sorte à pouvoir occuper les zones que les militaires seront appelés à libérer.

Il a estimé que des opérations militaires ont connu des succès mais la relève qui devrait être opérée au niveau de la sécurité intérieure n’a pas été au rendez-vous. "Nous avons la volonté de réoccuper le terrain pour permettre aux personnes déplacées de pouvoir se réinstaller, car la sécurité intérieure aura été prise en charge par les forces de sécurité que nous allons déployer", a-t-il dit.

"Suite aux victoires que nos forces de défense et de sécurité ont rapportées sur le terrain, le terrorisme s’est réadapté face à la situation. Nous voulons donner un nouveau souffle, un nouveau dynamisme", a-t-il expliqué pour justifier le remaniement ministériel.

Pour lui, c’est la gravité des dernières attaques terroristes enregistrées par le pays qui ont incité le Chef de l’Etat à prendre les rênes de la Défense pour pouvoir réorganiser les troupes engagées dans la défense et la sécurité.

"Cette décision est importante car elle permet au Chef de l’Etat qui a été élu par le peuple de renouer avec le peuple et de recueillir la confiance indispensable pour ce qui concerne la nécessité d’assurer la sécurité des personnes et des biens dans notre pays", a dit le Premier ministre.

S’agissant des manifestations projetées samedi et dimanche par l’opposition sur le territoire national, Dabiré a demandé à cette dernière de sursoir à ses mouvements de protestation et de rejoindre le dialogue politique national.

"Aujourd’hui, notre pays a besoin d’aller de façon unie contre le terrorisme. Quand le pays est en danger, il faut qu’on se donne les mains pour combattre l’ennemi. L’opposition a le droit de marcher, mais nous disons que la question qu’il faut se poser : est-ce que c’est le moment ? Nous avons dit qu’il sera mieux de reporter et revenir à la table de négociation", a-t-il lancé.

Source : AA